SAO PAULO, 22 juin (Reuters) - La présidente du Brésil Dilma Rousseff a promis vendredi dans une allocution à la télévision de maintenir l'ordre dans la rue tout en écoutant les revendications des manifestants, au lendemain de vastes manifestations émaillées par des violences.

Le mouvement de contestation au Brésil a connu vendredi une soudaine crise de croissance après une nuit de violences, en marge de manifestations qui ont rassemblé plus d'un million de personnes dans une centaine de villes.

Dilma Rousseff, qui avait réuni ses principaux collaborateurs dans la matinée, a condamné les actes de violence et de vandalisme tout en réitérant le soutien de son gouvernement au changement social.

Elle a estimé qu'elle avait l'obligation d'écouter la voix de la rue et d'entamer un dialogue avec toutes les forces en présence, dans les limites de la loi.

"Les manifestations montrent la force de la démocratie brésilienne mais si un pays laisse la violence le dérouter, il perdra une occasion historique", a-t-elle déclaré, ajoutant que les forces de sécurité avaient pour obligation de défendre l'ordre et les biens publics.

Le mouvement de contestation brésilien est parti le 13 juin d'une petite manifestation violemment réprimée par la police contre la hausse des tarifs des transports publics à Sao Paulo.

Face à cette répression, la colère a brusquement pris de l'ampleur et s'est dirigée pêle-mêle contre le coût de la vie, la corruption et les milliards de dollars dépensés pour l'organisation de la Coupe du monde de football en 2014 au détriment d'investissements dans la santé ou l'éducation. (Caroline Stauffer; Hélène Duvigneau pour le service français)