BRASILIA, 31 mai (Reuters) - La banque centrale du Brésil a abaissé mercredi son principal taux directeur pour la septième fois consécutive, le ramenant à un plus bas historique de 8,5% afin de soutenir une reprise économique toujours fragile face aux risques exogènes.

La présidente brésilienne Dilma Rousseff a fait de la baisse des taux l'une des priorités de sa politique économique faute d'être parvenue à ramener la croissance au-dessus de 4%, un rythme qui, avant la crise, avait fait du pays l'un des marchés émergents les plus attractifs au monde.

Le comité de politique monétaire (Copom) a approuvé à l'unanimité la baisse de 50 points de base du taux de référence (Selic), une décision attendue par les marchés.

Les deux baisses précédentes, en mars et en avril, avaient atteint 75 points de base.

"Pour l'instant, le Copom estime que les risques sur les perspectives d'inflation restent limitées", a expliqué la banque centrale dans un communiqué.

Au total, elle a diminué le Selic de 400 points de base depuis août dernier, lorsqu'elle avait surpris les investisseurs en assouplissant sa politique de taux malgré une hausse des prix à la consommation alors jugée préoccupante.

L'inflation a depuis décéléré, un mouvement favorisé par le ralentissement de la croissance mondiale, pour revenir à 5,05% sur un an, loin du plafond de 6,5% sous lequel la banque centrale entend la contenir.

La croissance, elle, devrait être tombée à 0,5% au premier trimestre par rapport aux trois derniers mois de 2011, selon le consensus établi par Reuters sur la base des estimations de 29 économistes. Les chiffres officiels du PIB sont attendus vendredi.

Dans un entretien accordé lundi à Reuters, le ministre des Finances, Guido Mantega, a déclaré que la croissance devrait se situer entre 3% et 4% cette année, alors que sa prévision initiale était de 4,5%. L'an dernier, le produit intérieur brut (PIB) brésilien a crû de 2,7%, une performance inférieure à celles de nombreux autres pays de la région.

Le précédent plus bas du Selic, à 8,75%, remontait à 2009. Auparavant, le taux de base brésilien avait culminé à 45% en 1999, peu après une dévaluation douloureuse du real. (Alonso Soto, Marc Angrand pour le service français, édité par Natalie Huet)