* Dégradation plus rapide aux USA : http://bit.ly/1nA1KiM

* A faible natalité, inflation faible

* Potentiel d'inflation à 2% aux USA, 1% en zone euro, 0% au Japon

29 septembre (Reuters) - La détérioration des anticipations d'inflation est plus rapide aux Etats-Unis qu'en zone euro, où elle affole les dirigeants de la Banque centrale européenne au point de susciter des attentes toujours plus grandes d'assouplissement de leur part.

Les propos alarmistes du président de la BCE dans son discours lors de la réunion des banquiers centraux de Jackson Hole fin août avaient focalisé l'attention des investisseurs sur les swaps d'inflation à 5 ans dans 5 ans.

Mario Draghi avait alors souligné la rapidité de la dégradation au cours du mois d'août de cette mesure privilégiée des anticipations d'inflation à long terme de la BCE.

Il ne s'était guère montré plus optimiste au début septembre lors de la traditionnelle conférence de presse à l'issue de la réunion mensuelle de politique monétaire.

Le vice-président de la BCE Vitor Constancio est allé plus loin encore dans un entretien publié par le quotidien allemand Börsen-Zeitung le 11 septembre, déclarant que "le risque que les anticipations à long terme soient désancrées s'est certainement énormément accru".

Pourtant, les anticipations d'inflation à long terme se dégradent plus rapidement aux Etats-Unis qu'en zone euro depuis le début du mois de septembre, tout en restant à des niveaux supérieurs outre-Atlantique.

Graphiques de l'évolution comparée des swaps d'inflation 5 ans dans 5 ans aux Etats-Unis et en zone euro depuis un an :

http://bit.ly/1nA1KiM

PAS D'ENFANTS, PAS D'INFLATION

Les anticipations d'inflation à 5 ans dans 5 ans sont désormais bien installées sous l'objectif de moyen terme d'une inflation proche mais inférieure à 2% de la BCE. Elles s'établissent encore à plus de 2,60% aux Etats-Unis.

Pour Thibault Prébay, directeur de la gestion Taux chez Quilvest, il est très important d'avoir de l'inflation pour éviter l'alourdissement des dettes en termes réels et l'enclenchement d'une spirale déflationniste où les baisses des prix appellent de nouvelles baisses des prix et des salaires.

Mais les évolutions démographiques et le vieillissement de la population - notamment en zone euro - pénalisent la demande et le prix des actifs. "Faire une politique de la demande, c'est faire des enfants", résume-t-il.

Pour lui, l'inflation en zone euro demeurera faible en raison de la faiblesse de la natalité.

"La France fait figure d'exception avec un renouvellement assuré des générations tandis que l'Allemagne fait quant à elle figure de parent pauvre."

Graphique de l'évolution du taux de natalité au sein des principaux pays de la zone euro :

http://bit.ly/1plZeHR

Mais le problème est loin d'être cantonné à la zone euro.

Graphique de l'évolution du taux de natalité aux Etats-Unis, au Japon, au Brésil et en Allemagne :

http://bit.ly/1vpEm6w

Au regard des évolutions démographiques, le potentiel d'inflation est proche de 2% aux Etats-Unis, de 1% en zone euro et de 0% au Japon, estime Thibault Prébay.

Sources :

* A useful perspective on the recent behaviour of breakevens. Economics. ECB Commentary. RBS. 29 septembre 2014

* Zone euro : L'inflation n'en demeurera pas moins faible. Présentation Quilvest. 23 septembre 2014 (Marc Joanny, édité par Dominique Rodriguez)