LONDRES, 24 février (Reuters) - L'encours de la dette souveraine mondiale est bien parti pour atteindre le montant sans précédent de 44.300 milliards de dollars (41.874 milliards d'euros) cette année en dépit d'une légère diminution des montants émis par les Etats, suivant une estimation publiée vendredi par Standard & Poor's.

L'agence de notation a calculé que les nouveaux emprunts souverains devraient représenter cette année dans les 6.800 milliards de dollars, soit 4% de moins environ (315 milliards) qu'en 2016 et représentant 9% du PIB mondial.

En valeur absolue, la dette augmenterait toutefois, de près de 1.000 milliards de dollars à 44.300 milliards, soit 2,3% de plus suivant les taux de change projetés.

Les Etats-Unis, avec un montant de 2.200 milliards de dollars, et le Japon (1.800 milliards) seront une fois de plus les plus gros emprunteurs cette année, représentant 60% du total, suivis par la Chine, l'Italie et la France.

Si les emprunts des Etats-Unis étaient répartis également tout au long de l'année "ils auraient déjà couvert les besoins de financement de 2017 de la Suisse au 1er janvier à midi, du Brésil au 30 janvier et de l'Italie au 17 février", observe Moritz Kraemer, analyste en chef de la dette souveraine de S&P.

Japon excepté, ils auraient couvert ceux de la Chine et du reste du monde au 28 février.

Le double déclassement post-Brexit de la Grande-Bretagne implique que le pourcentage de la dette mondiale dotée de la meilleure note de crédit, soit AAA, tombera à un plus bas sans précédent de 7% contre 13% environ un an auparavant.

Les calculs de S&P montrent enfin que le Japon enregistrera et de loin le plus fort pourcentage de reconduction de la dette cette année, équivalent à 66% du PIB.

Le Japon était le pays le plus endetté de la planète en 2016, l'endettement représentant 254% du PIB, suivi par la Grèce et le Liban à 142%.

(Marc Jones, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Marc Joanny)