PARIS - Marine Le Pen a annoncé son intention de nommer le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre en cas de victoire à l'élection présidentielle en vertu d'un accord de gouvernement qui prévoit des inflexions au programme du Front national.

Le compromis scellé comporte six "engagements", marquant autant d'amendements au projet du FN, notamment concernant la fin de l'euro en tant que monnaie unique, qui n'est "pas un préalable à toute politique économique".

"Cette alliance pour le pays n'est pas une alliance de circonstance. C'est la grande alliance patriote et républicaine qui incarne la recomposition que le pays attend", a déclaré la candidate du FN lors d'une conférence de presse commune avec son nouvel allié, venu de la droite classique.

"C'est un jour historique", a pour sa part estimé Nicolas Dupont-Aignan, arrivé sixième du premier tour de la présidentielle, dimanche dernier, avec 4,70% des voix.

Emmanuel Macron, adversaire de Marine Le Pen au second tour le 7 mai, a réagi en qualifiant de "combine d'appareil" le soutien de Nicolas Dupont-Aignan, estimant que la candidate du FN chercherait là à "régler (ses) problèmes de crédibilité".

A droite, plusieurs voix, dont celle du secrétaire général des Républicains, Bernard Accoyer, se sont élevées pour dénoncer une "trahison" de NDA qui "montre son vrai visage" dans cette "aventure opportuniste qui le mène sur le chemin le plus sombre".

De son côté, François Hollande a estimé que le second tour de la présidentielle était un vote sur l'avenir de la France dans l'Union européenne. "Hors de l'Europe, on le voit avec l'affaire du Brexit, il n'y a plus de protection, il n'y a plus de garanties, il n'y a plus de marché intérieur. Il n'y a, pour un pays qui est membre de la zone euro, plus de monnaie unique. Et donc c'est une régression et c'est un risque", a déclaré le président français en marge d'un Conseil européen extraordinaire, à Bruxelles.

PARIS - "La recomposition c'est maintenant", déclare Emmanuel Macron dans une interview publiée par Le Figaro à propos d'une reconfiguration du paysage politique après l'élection présidentielle, dans une formule faisant écho au "changement c'est maintenant" de François Hollande en 2012.

Pour l'ex-ministre de l'Economie, ce scrutin dont il est le favori conduira après le second tour à une "tripartition" des forces politiques françaises.

Le Front national "démagogue, réactionnaire et xénophobe", sera selon lui le pilier d'un "nouveau pôle anti-européen auquel une partie de la droite classique va immanquablement s'arrimer".

"En face, nous constituons l'autre grande puissance, celle des progressistes, qui va de la social-démocratie jusqu'au gaullisme social", poursuit le candidat d'En Marche !.

La troisième force sera un "pôle protestataire", une gauche "très conservatrice, voire de 'refus'", dit-il, constituée par les partisans du candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

Emmanuel Macron estime que s'il gagne face à Marine Le Pen, ce ne sera pas avec 80% des voix, comme Jacques Chirac en 2002 face au père de la dirigeante d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, "parce qu'il n'y aura pas de front républicain".

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BRUXELLES - Les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept, réunis à Bruxelles, ont adopté les principes devant guider la négociation avec le Royaume-Uni sur sa sortie de l'Union européenne.

Et ils ont surtout fait montre d'unité, conscients que la longue procédure de divorce pourrait être mise à mal quand la discussion sur le Brexit entrera dans le vif du sujet.

Le texte de huit pages adopté à l'unanimité scinde la négociation en deux phases. Elle débutera après les élections législatives anticipées organisées en Grande-Bretagne le 8 juin.

Son approbation, que le président du Conseil européen, Donald Tusk, a annoncée sur Twitter, n'a pris qu'une minute.

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SEOUL - La Corée du Nord a effectué un nouvel essai de missile balistique, quelques heures après une mise en garde des Etats-Unis sur les conséquences "catastrophiques" à venir si la communauté internationale ne contrait pas son programme d'armement.

Selon des responsables américains et sud-coréens, le test n'a pas réussi. Il s'agirait du quatrième essai de missile consécutif à avoir échoué depuis mars en Corée du Nord.

Le tir est survenu quelques heures après une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, où le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, a réaffirmé la position des Etats-Unis selon laquelle tout était envisageable si Pyongyang persistait à vouloir développer ses missiles et son armement nucléaire. "La menace d'une attaque nucléaire à Séoul, ou Tokyo, est réelle et ce n'est qu'une question de temps avant que la Corée du Nord ait la capacité à frapper le territoire américain", a-t-il dit.

Le président philippin, Rodrigo Duterte, a jugeait que Kim Jong-un voulait "la fin du monde" et a appelé les Etats-Unis à ne pas tomber dans son jeu, jugeant qu'une simple "erreur" pourrait déboucher sur un conflit nucléaire.

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LE CAIRE - Le pape François a célébré une messe au Caire devant des milliers de fidèles, concluant un bref séjour en Egypte lors duquel il a invité les autorités musulmanes à s'unir contre la violence religieuse.

Le chef de l'Eglise catholique s'est rendu en Egypte pour à la fois renouer le dialogue avec les musulmans et adresser un message de soutien aux chrétiens du Proche-Orient victimes de la violence islamiste.

Après une série de réunions avec les autorités politiques et religieuses vendredi, le point d'orgue de la journée de samedi a été la messe, qui a réuni 15.000 personnes dans un stade du Caire sous très haute surveillance et survolé en permanence par des hélicoptères de combat.

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SAO PAOLO/RIO DE JANEIRO - Le Brésil a vécu hier une journée de grève générale inédite en plus de vingt ans

Eller a été marquée dans plusieurs grandes villes par des heurts entre manifestants opposés aux mesures du président Michel Temer et forces de l'ordre.

Les syndicats avaient appelé à la grève générale pour protester contre la politique d'austérité du président Temer, qui tente de faire adopter au Congrès une réforme visant à assouplir le droit du travail avec notamment un allongement de la durée des cotisations retraites.

Les transports de plusieurs grandes villes ont été paralysés. A Rio, les carcasses carbonisées d'au moins huit autobus publics jonchaient le centre-ville. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles de caoutchouc pour disperser des manifestants masqués.

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WASHINGTON - Donald Trump signera aujourd'hui un décret visant à identifier les problèmes causés par les accords commerciaux passés par les Etats-Unis, notamment la participation à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), a annoncé le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross.

Le chef du département du Commerce va fournir d'ici six mois un rapport exposant les grandes lignes des problèmes posés par les accords commerciaux, et de possibles solutions.