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LONDRES, 12 mars (Reuters) - Les députés de la Chambre des communes s'apprêtent à voter ce mardi soir pour la seconde fois sur un accord fixant les modalités du Brexit après avoir massivement rejeté par 432 voix contre 202, le 15 janvier dernier, une première version du texte établissant les termes du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne.

Le vote est prévu vers 19h00 GMT.

Devant les Communes, la Première ministre, Theresa May, a prévenu qu'un nouvel échec pourrait signifier la fin du Brexit. "Si ce vote n'est pas acquis ce soir, si cet accord n'est pas entériné ce soir, alors cela pourrait en être fini du Brexit", a-t-elle dit d'une voix cassée.

Mais les députés conservateurs pro-Brexit regroupés au sein de l'ERG (European Research Group) de même que les unionistes nord-irlandais du DUP, dont dépend la majorité parlementaire du gouvernement, ont annoncé qu'ils voteraient contre le plan amendé présenté par Theresa May à la suite de sa rencontre lundi soir à Strasbourg avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

Cette entrevue de la dernière heure avait permis aux deux dirigeants d'annoncer qu'un accord avait été trouvé pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord. Ce filet de sécurité (backstop) est assorti de la promesse faite par les Européens de ne pas chercher à maintenir indéfiniment le Royaume-Uni dans une union douanière.

Il n'a visiblement pas suffi à rallier les Eurosceptiques du camp gouvernemental.

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19h10: Michel Barnier, le négociateur en chef des Européens sur le Brexit, réaffirme que le Royaume-Uni ne bénéficiera pas d'une période de transition censée amortir son départ de l'Union européenne si les députés britanniques de la Chambre des communes ne ratifient pas l'accord de retrait.

L'ensemble des règles européennes continueraient de s'appliquer au Royaume-Uni durant cette période de transition qui doit, en théorie, courir jusqu'à fin décembre 2020 et permettre aux deux parties de négocier un accord sur leurs futures relations commerciales.

"Suivant le débat à la Chambre des communes: il semble y avoir une illusion dangereuse que le Royaume-Uni pourrait bénéficier de cette transition en l'absence d'un accord de retrait. Soyons clairs: la seule base légale pour une transition, c'est l'accord de retrait. Pas d'accord de retrait signifie pas de transition", a-t-il écrit https://twitter.com/MichelBarnier/status/1105531020575678466 sur Twitter.

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19h02: L'accord de Brexit va être rejeté par plus de 100 voix de majorité, affirme la chaîne de télévision Sky News sur la base de ses pointages.

Les députés conservateurs pro-Brexit regroupés au sein de l'ERG (European Research Group) ont annoncé qu'ils voteraient contre le plan amendé que la dirigeante britannique leur a présenté à la suite de sa rencontre de lundi soir à Strasbourg avec Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne.

Selon le député Simon Clarke, une "large majorité" des élus membres de l'ERG suivront cette consigne.

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18h25: Tout ce que le gouvernement a tenté, concernant le Brexit, a échoué, déclare à la Chambre des Communes l'ancien secrétaire au Foreign Office Boris Johnson, figure de proue du camp des Brexiters au sein du camp conservateur.

Selon lui, le Royaume-Uni doit avoir le droit unilatéral de se dégager du "backstop" irlandais (clause de sauvegarde). A ses yeux, reporter le vote sur l'accord ne rimerait à rien, et il est essentiel de ne pas exclure un Brexit sans accord.

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16h00: "Si cet accord n'est pas entériné ce soir, cela pourrait en être fini du Brexit", déclare Theresa May, d'une voix cassée, aux députés des Communes.

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15h30: Le porte-parole des unionistes nord-irlandais du DUP annonce que les députés du parti voteront contre le plan amendé présenté par Theresa May.

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14h15: Les députés conservateurs pro-Brexit regroupés au sein de l'ERG (European Research Group) annoncent qu'après analyse, ils ne voteront pas en faveur de l'accord révisé de Brexit arraché lundi soir à Strasbourg, car celui-ci n'apporte pas, à leurs yeux, de "modifications à caractère contraignant".

"A la lumière de notre analyse juridique et d'autres éléments, nous ne recommandons pas d'accepter aujourd'hui la motion défendue par le gouvernement", dit William Cash, personnalité des Tories pro-Brexit.

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14h10: Dans une nouvelle intervention, le procureur général britannique Geoffrey Cox, moins sceptique que dans sa précédente déclaration, estime que l'accord de Brexit révisé par Theresa May et l'UE renforce les droits du Royaume-Uni dans le cas où l'UE agirait de mauvaise foi. A l'en croire, Theresa May a obtenu de l'UE des modifications contraignantes.

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13h23: Le parti unioniste nord-irlandais DUP, qui apporte aux conservateurs de Theresa May un soutien parlementaire, ne voit pas comment il pourrait soutenir l'accord de Brexit lors du vote de ce mardi, rapporte le Financial Times.

"Une source au sein du DUP a dit au FT que 'non', ils ne voient pas comment leur parti pourrait soutenir l'accord de Theresa May, ce soir aux Communes, après avoir pris connaissance de l'avis juridique de Geoffrey Cox", a déclaré Laura Hughes, journaliste au FT.

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13h15: Le député conservateur eurosceptique Jacob Rees-Mogg déclare que les "assurances" faites à Theresa May lundi soir à Strasbourg ne changent "absolument rien" à propos du Brexit.

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13h00: Les députés conservateurs eurosceptiques ont demandé à Theresa May de reporter le vote prévu dans la journée au Parlement, déclare l'un d'eux, Andrew Bridgen. Il ajoute que de nombreux élus veulent savoir quelle va être la position des unionistes nord-irlandais du DUP.

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12h30: Le procureur général britannique, conseiller juridique du gouvernement, Geoffrey Cox, estime que les assurances fournies par les Européens à Theresa May lundi soir ne modifient pas les contraintes légales pesant sur le Royaume-Uni.

Londres ne pourrait pas se retirer de manière unilatérale du "backstop", le filet de sécurité destiné à éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord.

Le ministre du Brexit, Stephen Barclay, conteste l'interprétation présentée par le procureur général.

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11h00 : La dirigeante du Parti unioniste démocratique (DUP) d'Irlande du Nord, Arlene Foster, estime que l'acceptation des assurances européennes obtenues par Theresa May constitue un moment charnière dans le processus du Brexit, rapporte la chaîne de télévision irlandaise RTE.

"Mme Foster dit que des décisions majeures doivent être prises et qu'il s'agit d'un moment charnière. Les décisions seront prises dans la journée", écrit Fiona Mitchell, correspondante de la RTE à Londres.

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09h00: Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, dit espérer que les assurances supplémentaires données par les Européens à Theresa May sont suffisantes pour obtenir une majorité à la Chambre des communes.

"J'espère vraiment que ce pas peut aider Theresa May à obtenir le soutien nécessaire au parlement et nous éviter un scénario sans accord", a dit Sebastian Kurz sur la radio allemande DLF.

"Dans le cas contraire, nous serions dangereusement proche de la date butoir du Brexit sans avoir mis en place un scénario de sortie ordonnée", a-t-il ajouté.

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08h45 : Les assurances que Theresa May a obtenues lundi soir de la part de l'Union européenne sont très loin des changements qu'elle a promis aux députés de la Chambre des communes, a déclaré le leader travailliste Jeremy Corbyn.

"Les négociations de la Première ministre ont échoué. L'accord d'hier soir avec la Commission européenne ne contient rien qui s'approche des changements promis par Theresa May au Parlement", écrit Corbyn sur Twitter.

"C'est la raison pour laquelle les députés doivent rejeter cet accord aujourd'hui", ajoute-t-il.

LE POINT sur les négociations du Brexit

CHRONOLOGIE des négociations du Brexit

ENCADRE Le "backstop", point de blocage

(Bureau de Londres Pierre Sérisier, Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)