LONDRES, 2 novembre (Reuters) - Les conservateurs britanniques écartent la possibilité d'un Brexit sans accord, longtemps agitée par le Premier ministre Boris Johnson, dans leur programme en vue des élections anticipées du 12 décembre, rapporte le Times samedi.

Le chef du gouvernement promettait de quitter l'UE le 31 octobre avec ou sans accord négocié avec les Vingt-Sept, avant de devoir demander un report au 31 janvier en vertu d'une loi, le "Benn Act", adoptée début septembre.

Désormais, l'objectif des Tories est de faire aboutir le compromis auquel sont parvenus, le mois dernier, Boris Johnson d'une part et les Européens de l'autre.

"Si vous votez pour le Parti conservateur lors des prochaines élections, vous votez pour quitter l'UE avec cet accord", a déclaré le ministre de la Culture, Nicky Morgan, dans une interview au Times, précisant que le "no-deal" n'était désormais plus "sur la table".

La perspective d'une rupture sèche avec le reste du continent inquiète les milieux économiques au Royaume-Uni, qui redoutent des répercussions potentiellement catastrophiques pour le pays. A l'inverse, les partisans d'un Brexit dur voient là une occasion de s'affranchir d'un coup des règles de l'UE.

En excluant désormais un "no deal", Boris Johnson écarte par la même occasion toute alliance avec le Parti du Brexit de Nigel Farage, qui continue à militer pour un divorce non négocié.

Les sondages donnent pour l'heure une avance confortable aux Conservateurs dans les intentions de vote mais les divisions au sein de l'électorat pro-Brexit pourraient leur coûter cher et favoriser par ricochet les travaillistes de Jeremy Corbyn. (Alisatir Smout, version française Simon Carraud)