Londres (awp/afp) - Les ventes de détail au Royaume-Uni ont progressé de 0,4% en février sur un mois, grâce aux biens non alimentaires et aux carburants, confirmant leur bon début d'année malgré les incertitudes du Brexit.

Ce chiffre annoncé jeudi par l'Office des statistiques nationales (ONS) est une surprise pour les économistes interrogés par Bloomberg qui s'attendaient à un repli de 0,4%.

Les ventes de détail sont restées bien orientées après une progression plus nette de 0,9% en janvier (chiffre révisé légèrement à la baisse).

Au cours des trois mois entre décembre et février, les ventes ont augmenté de 0,7%.

La hausse de février s'explique par le dynamisme des achats de carburants (+2,2%) et des biens non alimentaires (+0,9%) à l'exception toutefois de l'habillement.

Howard Archer, économiste chez EY Item Club y voit la marque "d'un temps doux qui a dopé les ventes dans les jardineries et celles des équipements sportifs".

Il estime possible en outre que les consommateurs achètent davantage par crainte d'un regain d'inflation en cas de Brexit sans accord qui ferait plonger la livre et renchérirait le coût des biens importés.

En revanche, le chiffre de février a été tiré vers le bas par les ventes de biens alimentaires qui ont subi un sévère coup d'arrêt (-1,2%) après quatre mois consécutifs de progression.

La solidité des ventes de détail a de quoi rassurer sur la propension des ménages à dépenser malgré le flou entourant la sortie de l'UE.

Pour Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics, "les dépenses des ménages sont davantage guidées par l'amélioration des salaires réels que par les incertitudes créées par le feuilleton du Brexit".

La hausse des salaires dépasse nettement les 3% et est désormais bien plus élevée que l'inflation qui se situe sous 2%, ce qui améliore le pouvoir d'achat des ménages, à l'heure où le taux de chômage est à un plus bas en 44 ans.

La bonne tenue de la consommation est une bonne nouvelle pour la croissance économique qui a tendance à ralentir notamment du fait d'investissements en baisse de la part des entreprises.

Cela n'empêche pas toutefois les économistes de rester prudents dans leurs prévisions, notamment en raison du risque de Brexit sans accord.

Mais même en tablant sur un accord, les prévisions sont mesurées. La croissance devrait dans ce cas ralentir encore, à 1,3% cette année, selon un panel d'estimations compilées par le Trésor.

afp/al