Londres (awp/afp) - Le géant de la pétrochimie Ineos a annoncé mercredi investir un milliard de livres dans plusieurs projets énergétiques au Royaume-Uni, expliquant avoir confiance dans l'économie du pays malgré les incertitudes autour du Brexit.

Ineos fait cette annonce dans un communiqué à un mois de la date de sortie de l'UE et alors que son fondateur et président, le milliardaire britannique Jim Ratcliffe, suscite la polémique pour avoir décidé de transférer sa fortune à Monaco.

Dans le détail, Ineos va investir 500 millions de livres dans son oléoduc Forties, le principal de la mer du Nord britannique, afin de le moderniser et d'allonger de vingt ans sa durée de vie jusque dans les années 2040.

Cet oléoduc, qui avait défrayé la chronique énergétique en étant mis à l'arrêt à cause d'une fuite fin 2017, achemine à lui seul 40% du pétrole et du gaz britannique de la mer du Nord vers la terre ferme.

Ineos annonce en outre un investissement de 350 millions de livres dans sa raffinerie géante de Grangemouth en Ecosse, ainsi que 150 millions à Hull (nord-est de l'Angleterre) pour construire une nouvelle usine chimique.

"A un moment incertain pour le pays, Ineos a confiance dans ses entreprises et s'engage à continuer à investir dans l'industrie et les emplois hautement qualifiés au Royaume-Uni", souligne Jim Ratcliffe, cité dans le communiqué.

L'homme d'affaires de 66 ans, devenu la première fortune britannique en 2018 avec un patrimoine estimé à 21 milliards de livres, a bâti Ineos en 1998.

Le groupe, non coté en Bourse, est désormais un géant qui réalise un chiffre d'affaires annuel de 60 milliards de dollars et emploie plus de 19.000 personnes sur ses 171 sites dans 24 pays.

Ineos a récemment dévoilé un investissement de 3 milliards d'euros pour construire une usine de gaz à Anvers en Belgique et entend désormais se diversifier au-delà de l'énergie pour se lancer dans l'automobile avec un projet de 4x4.

M. Ratcliffe, qui a été l'un des rares patrons britanniques à prendre publiquement position pour le Brexit, a récemment décidé selon la presse de transférer son patrimoine à Monaco, la principauté étant connue pour son système fiscal avantageux pour les plus fortunés.

Cet exil monégasque s'accompagne selon le Sunday Times de la mise en place d'un montage d'optimisation fiscale qui devrait lui permettre, ainsi qu'à deux d'autres dirigeants, de réduire leur facture fiscale d'un montant pouvant atteindre jusqu'à 4 milliards de livres.

afp/rp