(Actualisé avec ministre de l'Education)

LONDRES, 28 janvier (Reuters) - Le ministre britannique de l'Education, Damian Hinds, a déclaré lundi ne pas imaginer que le gouvernement de Theresa May puisse opter délibérément pour le choix d'un Brexit sans accord.

Prié de dire si Theresa May avait déclaré à ses ministres qu'elle ne permettrait pas un Brexit sans accord, Hinds a répondu par ces mots: "Je n'imagine pas que la recherche d'un Brexit sans accord devienne la politique officielle du gouvernement, parce que nous voulons un accord".

"Une majorité claire des députés veulent absolument que l'on trouve un bon accord", a-t-il dit à la BBC-radio.

Dimanche soir, le quotidien The Sun écrivait sur son site internet que Theresa May ne ferait pas sortir le Royaume-Uni de l'Union européenne sans un accord de divorce, mais il ajoutait qu'elle ne pouvait pas le dire en public pour ne pas affaiblir sa position dans les négociations avec Bruxelles.

D'après le journal tabloïd qui cite plusieurs sources, la dirigeante conservatrice a informé en privé plusieurs ministres de son gouvernement qu'il n'y aurait pas de Brexit sans accord.

Selon un haut responsable du Parti conservateur cité par le Sun, les ministres favorables à un maintien du Royaume-Uni dans l'UE ont réussi à influencer May. "Elle est terrifiée pour les emplois; ils lui ont mis en tête qu'une sortie sans accord provoquerait de nombreuses destructions d'emploi, et elle ne veut pas de cela", dit-il au Sun.

A 48 heures d'un nouveau vote prévu mardi à la chambre des Communes sur le Brexit, deux membres du gouvernement britannique avaient publiquement affiché leurs divergences dimanche dans les colonnes du Sunday Times.

Andrea Leadsom, la ministre des Relations avec le Parlement, y soulignait que refuser l'option d'une sortie sans accord était une "tentative voilée de stopper le Brexit".

De son côté, Tobias Ellwood, secrétaire d'Etat à la Défense, soutenait qu'une issue sans accord "qui nous appauvrira, nous affaiblira et nous rétrécira aux yeux du monde" devait être exclue.

Le Brexit est fixé au 29 mars prochain à 23h00 GMT, mais après le rejet massif le 15 janvier dernier par 432 voix contre 202 à la chambre des Communes de l'accord négocié avec Bruxelles, le plus grand flou entoure les modalités du divorce.

Les députés des Communes voteront de nouveau ce mardi sur une série d'amendements, dont celui de la députée travailliste Yvette Cooper qui préconise d'exclure la possibilité d'un Brexit sans accord et propose de repousser la date du divorce.

(Costas Pitas avec Ishita Chigilli Palli à Bangalore Henri-Pierre André et Eric Faye pour le service français)