BRUXELLES - Le Canada et l'Union européenne signeront dimanche l'accord de libre-échange CETA après une série de votes des Parlements régionaux belges mettant fin à l'opposition qui menaçait de faire tomber l'accord.

Peu après le dernier vote régional belge, le président du Conseil européen Donald Tusk a téléphoné hier au Premier ministre canadien Justin Trudeau pour l'inviter à la cérémonie de signature, prévue dimanche midi (11h00 GMT) à Bruxelles.

Le Parlement de la région belge francophone de Wallonie a approuvé hier le projet d'accord, complété d'un addendum. Il a été suivi par le Parlement de Bruxelles et celui de la Communauté francophone dans la soirée.

Le ministre-président de Wallonie, le socialiste Paul Magnette, devenu un héros en Europe, a déclaré que les négociations entre Belges avaient débouché sur un accord qu'il pouvait approuver. "Avec cette affaire, qui, je dois le dire, a fait un certain bruit, tout le monde en Europe sait que le Parlement wallon existe", a-t-il déclaré.

L'accord pourrait entrer en vigueur dès l'année prochaine après un vote au Parlement européen.

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BEYROUTH - Les rebelles syriens, y compris des djihadistes, ont annoncé avoir lancé une contre-attaque à Alep contre l'armée syrienne et ses alliés dans le but de briser le siège des quartiers est de la grande ville du nord de la Syrie.

Alep, principale ville syrienne avant la guerre civile, est divisée depuis des années entre un secteur ouest contrôlé par le gouvernement du président Bachar al Assad et ses alliés chiites et russes, et la partie est tenue par divers groupes rebelles et assiégée quasiment sans relâche depuis cet été.

La nouvelle offensive rebelle se fait à l'artillerie lourde et aux attentats suicide à la voiture piégée. Elle est prioritairement centrée sur la bordure ouest de la ville et menée par des rebelles basés à l'extérieur d'Alep. Parmi les participants figurent le Front Fateh al Cham, ex-Front al Nosra qui était affilié à Al Qaïda, ainsi que des groupes qui combattent sous la bannière de l'Armée syrienne libre (ASL).

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée à Londres qui donne un point quotidien sur la guerre en Syrie grâce à un réseau d'informateurs sur le terrain, plus de 15 civils ont été tués et 100 blessés par les tirs des rebelles sur les quartiers ouest d'Alep. La presse d'Etat parle de cinq civils tués.

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GENEVE - Les djihadistes de l'Etat islamique en Irak ont enlevé plusieurs dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants autour de Mossoul et les utilisent comme "boucliers humains" dans la ville face à l'avancée des groupes gouvernementales irakiennes, a annoncé la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH).

L'EI a massacré 232 personnes mercredi qui refusaient d'obéir à ses ordres près de la ville irakienne de Mossoul, soit 190 anciens militaires irakiens et 42 civils, a déclaré la porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani.

"Des informations crédibles suggèrent que l'EIIL fait sortir par la force de chez eux des dizaines de milliers de gens dans les secteurs autour de Mossoul et relocalise par la force des civils à l'intérieur de la ville elle-même depuis que l'opération de rétablissement du contrôle du gouvernement irakien sur Mossoul a commencé le 17 octobre", a déclaré la porte-parole. Près de 8.000 familles, d'en moyenne six personnes chacune, ont été enlevées dans les secteurs autour de Mossoul.

BAGDAD - Des milices chiites soutenues par l'Iran ont annoncé hier s'apprêter à lancer une offensive pour chasser l'EI de l'ouest de Mossoul dans le but de bloquer la retraite des djihadistes sunnites vers la Syrie, ce qui risque de contrarier la Turquie voisine et les Etats-Unis.

L'arrivée de ces milices chiites, qui regroupent des milliers de combattants rompus au combat, fait craindre aux occidentaux qui appuient l'offensive du gouvernement irakien qu'ils ne se mettent à dos les habitants des zones sunnites.

L'opération semble pourtant devoir se faire. Un porte-parole de ces milices a estimé qu'elle était une question "de jours ou d'heures". Si elle réussit, elle laisserait les combattants de l'EI - et les un million et demi de civils qui vivent encore à Mossoul - cernés de toutes parts par la coalition en marche.

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WASHINGTON - Le directeur du FBI a annoncé qu'il allait ouvrir une enquête sur de nouveaux courriels envoyés par Hillary Clinton depuis sa messagerie personnelle, énième rebondissement d'une affaire susceptible de nuire à la candidate démocrate à dix jours de l'élection.

Dans une lettre envoyée aux présidents républicains de commissions de la Chambre des représentants, le patron du FBI James Comey explique que l'agence fédérale devra déterminer si ces messages envoyés lorsqu'elle était secrétaire d'Etat contenaient des informations confidentielles.

Il ajoute ne pas être en mesure de "préciser combien de temps prendra l'accomplissement de cette tâche supplémentaire".

Lors d'une conférence de presse à Des Moines, dans l'Ohio, Hillary Clinton a appelé le FBI à rendre publiques immédiatement ces nouvelles informations. Elle s'est dite convaincue que la recommandation de juillet de l'agence, de ne pas engager de poursuites, resterait valable.

Donald Trump, qui n'a jamais cessé de dire que ces pratiques "criminelles" disqualifiaient la candidate, a dénoncé "le plus gros scandale politique depuis le Watergate".

Le FBI a passé plusieurs mois à enquêter sur l'emploi par l'ancienne chef de la diplomatie américaine d'un serveur privé lorsqu'elle dirigeait le secrétariat d'Etat entre 2009 et 2013.

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ABIDJAN - Les Ivoiriens sont appelés aux urnes, dimanche, pour se prononcer sur un projet de réforme constitutionnelle sur lequel compte le président Alassane Ouattara pour tourner définitivement la page de la guerre civile.

L'appel au boycott lancé par l'opposition, qui accuse le président d'avoir promu un texte à sa mesure pour renforcer son pouvoir, risque toutefois d'entacher le résultat et de rouvrir les plaies dans une société ivoirienne qui reste marquée par les longues et sanglantes crises qu'elle a traversées.

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PARIS - Le sort des migrants mineurs isolés qui vivaient dans la "jungle" de Calais provoque une vive tension entre la France et la Grande-Bretagne, à trois jours de la fin du démantèlement de ce bidonville prévue pour lundi.

Un porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur a déclaré que sa ministre, Amber Rudd, avait insisté jeudi auprès de son homologue français sur la nécessaire protection des enfants qui ne pourront être accueillis au Royaume-Uni.

"Tout enfant non éligible ou ne se trouvant pas dans la partie sécurisée du camp doit être pris en charge et protégé par les autorités françaises", a-t-il ajouté.

Les ministres de l'Intérieur et du Logement, Bernard Cazeneuve et Emmanuelle Cosse, ont déclaré jeudi soir avoir pris connaissance "avec surprise" de ces déclarations britanniques.

Ils ont estimé dans un communiqué que la France avait assumé ses responsabilités "sans jamais se dérober". "Dans le même temps et à ce jour, le Royaume-Uni a accepté le transfert sur son sol de 274 mineurs isolés depuis Calais", ajoutent-ils.

Le nouveau campement de 2.000 à 2.500 migrants qui s'est formé ces derniers jours à Paris sera démantelé dans les jours qui viennent, a déclaré en outre hier le ministre de l'Intérieur, qui a démenti que la plupart de ces migrants soient venus de Calais.

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PARIS - Le contenu du livre de confidences de François Hollande à des journalistes a suscité la "colère" de Manuel Valls, qui parle aussi de la "honte" et de l'"abattement" ressenti par les militants et les élus socialistes.

Le chef du gouvernement l'a confié dans l'avion qui l'a emmené jeudi à Bordeaux, selon des propos rapportés par Le Monde.

"Les 672 pages du livre ont provoqué la 'colère' du Premier ministre - il le reconnaît - et une forme de 'honte', selon lui, chez les militants et les élus socialistes", écrit le quotidien dans son édition datée de samedi. "C'est ce que je ressens, il ne faut pas se taire et toujours nommer les choses", a-t-il ajouté.

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STOCKHOLM - Le chanteur américain Bob Dylan a informé l'académie Nobel qu'il acceptait le prix de littérature qu'elle lui a décerné au début du mois, a annoncé la fondation Nobel.

Le compositeur s'est dit honoré par la distinction qui est venue couronner celui qui est "probablement le plus grand poète vivant", selon les mots de Per Wästberg, membre de l'académie.

Dans un interview au Telegraph, le chanteur précise qu'il participera à la cérémonie de remise de son prix, "s'il le peut". Bob Dylan, qui évite les médias, a tardé à réagir publiquement à cette distinction malgré des tentatives répétées de l'Académie suédoise pour le joindre.