PARIS, 19 février (Reuters) - John Kerry, le secrétaire d'Etat américain, et Mahmoud Abbas, le président palestinien, ont dîné ensemble mercredi à Paris afin d'évoquer ce que Washington a qualifié de "point important des négociations" entre Israéliens et Palestiniens.

Sous l'impulsion de John Kerry, les deux camps ont repris en juillet des négociations de paix directes. Initialement, le secrétaire d'Etat a fait part de sa volonté de parvenir à un accord en neuf mois.

Les responsables américains ont depuis relativisé cet objectif, et ont expliqué qu'il s'agissait d'abord de trouver un "cadre aux négociations", même si l'objectif de Washington reste la conclusion d'un véritable accord avant la date butoir du 29 avril.

"Nous sommes arrivés à un point important des négociations (...) et c'était un moment adéquat pour passer quelques heures avec le président Abbas pour parler des principales questions", a expliqué Jen Psaki, porte-parole du département d'État.

Certains responsables palestiniens ont cependant jugé trop peu contraignante l'idée d'un simple accord-cadre, qui laisserait aux deux camps la possibilité d'exprimer des "réserves.

"Si les deux camps ne sont pas d'accord sur les sujets évoqués, cela veut dire qu'il n'y a pas d'accord", juge Hanan Ashraoui, cadre de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Malgré ces réticences, Mahmoud Abbas a laissé entendre dimanche qu'il était prêt à faire des concessions sur le "droit au retour" des Palestiniens forcés à l'exil lors de la guerre de 1948, date de la fondation d'Israël.

Mahmoud Abbas a en effet rejeté à ce sujet les accusations du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d'après lequel il voudrait "inonder" Israël de réfugiés, ce qui a été interprété comme l'acceptation possible d'une exigence précise de l'Etat hébreu, à savoir que les exilés ne puissent "rentrer" que dans un futur Etat palestinien. (Arshad Mohammed, avec Crispian Balmer à Ramallah; Julien Dury pour le service français)