(Actualisé avec précisions sur le vote, éléments de contexte)

GAZA, 2 avril (Reuters) - Khaled Méchaal a été réélu à la tête du Hamas à l'issue d'une longue réunion à huis clos du mouvement islamique palestinien au Caire, qui s'est achevée aux premières heures de la journée de mardi, a annoncé un responsable de cette organisation, qui contrôle la bande de Gaza.

Khaled Méchaal, 56 ans, est le chef politique du Hamas depuis 2004, année de la mort du fondateur du mouvement, le cheikh Ahmed Yassine, tué par Israël.

Né à Ramallah, en Cisjordanie, il s'est rendu pour la première fois en décembre dans la bande de Gaza, où il a affirmé que le Hamas ne reconnaîtrait jamais Israël. Avant cette visite, il n'était plus retourné en territoire palestinien depuis la guerre des Six-Jours en 1967.

Lontemps installé en Syrie, il a quitté Damas en raison de sa rupture avec le président syrien Bachar al Assad, auquel il reproche son attitude à l'égard du soulèvement contre son régime.

S'appuyant sur ses bonnes relations avec le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, Khaled Méchaal a indirectement négocié une trêve avec Israël en novembre, après huit jours de conflit dans la bande de Gaza. Il a aussi entrepris un rapprochement avec Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne issu du Fatah, le mouvement nationaliste rival du Hamas.

Ces deux initiatives lui ont valu des critiques à Gaza et, selon des responsables palestiniens et des observateurs, il a fallu le convaincre de rester à la tête du Hamas.

"Méchaal a été réélu", a déclaré de manière laconique un responsable du Hamas sans fournir de précisions sur le déroulement de la réunion débutée lundi au Caire entre une soixantaine de dirigeants du mouvement.

L'Egypte et le Qatar ont tous deux fermement insisté pour que Khaled Méchaal reste en place, selon un diplomate de la région.

"Ils considèrent Méchaal comme un modéré et un exemple de dirigeant ayant une vision du monde plus globale que d'autres extrémistes au sein du mouvement", a dit à Reuters ce diplomate ayant requis l'anonymat.

Bien qu'ils qualifient le Hamas d'organisation terroriste, des pays européens étaient aussi favorables au maintien de Khaled Méchaal, d'après ce diplomate.

"Je ne dis pas que l'Europe va s'ouvrir au Hamas demain", a poursuivi ce diplomate, qui évoque la possibilité d'un "véritable engagement envers l'Occident" si Khaled Méchaal parvient à infléchir la position du mouvement islamiste. (Allyn Fisher-Ilan, Bertrand Boucey pour le service français)