JERUSALEM, 12 février (Reuters) - La première grande exposition en Israël consacrée au roi Hérode le Grand, l'un des personnages les plus influents et controversés de l'histoire romaine et de l'histoire juive, fait polémique sur le point de savoir qui des Israéliens ou des Palestiniens a le droit d'exhumer sa sépulture récemment mise au jour.

Le Musée d'Israël a inauguré mardi l'exposition consacrée à Hérode, roi de Judée de 37 avant JC à 4 avant JC, considéré comme un tueur d'enfants selon la tradition chrétienne alors qu'il reste pour les Israéliens le bâtisseur du Second Temple de Jérusalem, il y a deux millénaires.

Les Palestiniens affirment que nombre de vestiges exposés proviennent de fouilles effectuées en Cisjordanie occupée, conquise lors de la guerre de 1967 et qui, dans leur esprit, doit faire partie du futur Etat palestinien indépendant.

L'exposition montre des bustes et des statues de personnages datant de l'occupation romaine de la Terre sainte, au moment où Hérode, célèbre pour sa cruauté et son impopularité, fut proclamé roi de Judée par les Romains.

Le clou de cette exposition est la reconstitution d'une partie du mausolée d'Hérode abritant ce que les experts présentent comme son sarcophage.

Les Palestiniens affirment que les pièces exposées ont été prélevées sans leur consentement à Hérodion, le palais royal bâti au sommet d'une colline aride des environs de Jérusalem.

Le ministre palestinien du Tourisme et des Antiquités, Roula Ma'ayah, a déclaré à Reuters que l'ensemble des activités archéologiques menées par l'Etat hébreu sur la rive occidentale du Jourdain étaient illégales.

Ce à quoi le directeur du Musée d'Israël, James Snyder, a répondu que les fouilles archéologiques effectués en Cisjordanie étaient conformes aux conventions et protocoles internationaux définis par les accords de paix intérimaires israélo-palestiniens.

Les pièces exposées seront restituées en temps voulu sur site d'Hérodion, a-t-il assuré. (Ori Lewis; Jean-Loup Fiévet pour le service français)