Cette proposition, présentée par des médiateurs à l'issue de pourparlers avec Israël, semble être l'initiative de paix la plus sérieuse depuis des mois dans la guerre entre Israël et le Hamas.

Un haut responsable du Hamas a déclaré à Reuters qu'il s'agissait d'une trêve en trois étapes, au cours de laquelle le groupe libérerait d'abord les derniers civils parmi les otages qu'il a capturés le 7 octobre, puis les soldats, et enfin les corps des otages qui ont été tués.

Le fonctionnaire, qui s'est exprimé sous le couvert de l'anonymat, n'a pas indiqué combien de temps dureraient les différentes étapes ni ce qui était envisagé après la dernière étape.

Mais c'est la première fois depuis l'effondrement de la seule trêve brève de la guerre, fin novembre, que des détails ont été publiés sur une nouvelle proposition envisagée par les deux parties.

Les Palestiniens de la bande de Gaza, dévastée par près de quatre mois de bombardements israéliens, ont déclaré que tout accord de cessez-le-feu devait mettre fin à la guerre et leur permettre de réintégrer les maisons qu'ils ont abandonnées au fur et à mesure de l'avancée des forces israéliennes.

"Tout cessez-le-feu qui ne met pas fin à la guerre et ne nous permet pas de retourner dans nos maisons dans la ville de Gaza et dans le nord n'en vaut pas la peine", a déclaré Ahmed, un père de six enfants qui a fui sa maison de la ville de Gaza, dans le nord de l'enclave, pour se réfugier dans la ville de Rafah, dans le sud.

"Nous sommes épuisés. Nous avons été heureux d'apprendre la nouvelle d'un possible accord. Nous espérons qu'ils ne nous décevront pas en signant un accord qui ne nous permettra pas de rentrer chez nous et de mettre fin à la guerre", a-t-il déclaré à Reuters par téléphone.

Selon les autorités sanitaires de Gaza, plus de 26 000 Palestiniens ont été tués par les bombardements israéliens au cours de la guerre, déclenchée après que les combattants du Hamas ont pris d'assaut les villes israéliennes le 7 octobre, tuant 1 200 personnes et prenant 253 otages.

Les bombardements israéliens se sont poursuivis mercredi dans certaines parties de la ville de Khan Younis, dans le sud, et dans des quartiers de la ville de Gaza, selon des témoins. Des avions israéliens ont également bombardé des zones du camp de réfugiés d'Al-Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, selon des habitants.

À Khan Younis, les habitants ont fait état de violents combats autour de la zone résidentielle d'Al-Nimsawi. Dans le centre de la ville, les forces israéliennes ont fait exploser un groupe de maisons dans un quartier résidentiel.

Les chars ont continué à bombarder des zones autour de l'hôpital Nasser, le plus grand hôpital encore en activité dans le sud de la bande de Gaza, et les médias du Hamas ont déclaré que 17 Palestiniens avaient été tués à Khan Younis depuis la fin de la journée de mardi.

L'armée israélienne a déclaré que ses forces avaient tué au moins 25 militants palestiniens à Gaza au cours des dernières 24 heures, et que trois soldats israéliens avaient été tués lors de combats dans les parties nord et sud de l'enclave.

Cela porte à 224 le nombre de soldats israéliens tués depuis le début de l'offensive terrestre à Gaza.

NETANYAHOU CHERCHE UNE "VICTOIRE TOTALE

La proposition de cessez-le-feu fait suite à des discussions menées à Paris entre les chefs des services de renseignements israéliens, américains et égyptiens et le premier ministre du Qatar.

Preuve du sérieux des négociations, le chef du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré qu'il se rendait au Caire pour en discuter, son premier voyage public dans cette ville depuis plus d'un mois.

Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a réitéré son engagement de ne pas retirer les troupes de Gaza avant une "victoire totale", rappelant ainsi l'écart considérable entre les positions publiques des parties belligérantes sur ce qu'il faudrait faire pour arrêter les combats, même temporairement.

Israël affirme qu'il ne cessera pas les combats tant que le groupe militant qui dirige Gaza depuis 2007 n'aura pas été éradiqué.

Le Hamas affirme qu'il ne libérera ses derniers captifs que dans le cadre d'un accord plus large visant à mettre un terme définitif à la guerre.

M. Netanyahu est soumis à des pressions de la part de son allié Washington pour qu'il trace la voie vers la fin de la guerre et, au niveau national, de la part des parents des otages qui craignent que les négociations soient le seul moyen de les ramener à la maison.

Mais les partis d'extrême droite de sa coalition au pouvoir affirment qu'ils démissionneront plutôt que d'approuver un accord de libération des otages qui laisserait le Hamas intact.