(Avec Obama, date du discours, ministres européens sur l'Iran)

JERUSALEM/WASHINGTON, 22 janvier (Reuters) - Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé jeudi qu'il prendrait la parole devant le Congrès américain début mars après y avoir été invité par le président de la Chambre des représentants, le républicain John Boehner.

Benjamin Netanyahu ne sera en revanche pas reçu par Barack Obama, a fait savoir la Maison blanche en invoquant la proximité des élections législatives anticipées du 17 mars en Israël et le soucis du président américain de ne pas "influencer les élections dans un pays étranger".

Lorsque l'invitation lancée par John Boehner a été rendue publique, mercredi, la Maison Blanche l'a critiquée à mots à peine couverts en regrettant qu'Israël et le Congrès, désormais totalement contrôlé par les républicains, n'aient pas respecté le protocole en contournant Barack Obama.

L'invitation avait initialement été lancée - et acceptée - pour le 11 février, mais selon un assistant parlementaire républicain, elle a finalement été repoussée pour coïncider avec un voyage que Benjamin Netanyahu prévoyait de faire à Washington avant les élections en Israël.

Boehner a indiqué sur son compte Twitter que le discours devant le Congrès était programmé le 3 mars.

Les services de Netanyahu ont précisé que celui-ci s'exprimerait également lors la conférence annuelle du lobby pro-israélien Aipac, qui aura lieu du 1er au 3 mars à Washington.

Le Premier ministre israélien a pris soin jeudi de présenter son invitation devant le Congrès comme une initiative "bipartisane" et il a annoncé qu'il profiterait de cette occasion "pour remercier le président Barack Obama, le Congrès et le peuple américain pour leur soutien à Israël".

Son discours devrait cependant être largement consacré au programme nucléaire iranien, un sujet sur lequel Obama a pris ses distances avec Israël mardi dans son discours sur l'état de l'Union, en annonçant qu'il opposerait son veto à tout durcissement des sanctions imposées à Téhéran.

Jeudi, les chefs de la diplomatie française, allemande et britannique et la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères se sont également prononcés dans une tribune publiée par le Washington Post contre un renforcement des sanctions.

"L'introduction de nouveaux obstacles à ce stade des négociations, y compris sous la forme de nouvelles sanctions liées au nucléaire, mettrait en péril nos efforts à un moment crucial", écrivent Laurent Fabius, Frank-Walter Steinmeier, Philip Hammond et Federica Mogherini. (Jeffrey Heller à Jérusalem et Patricia Zengerle à Washington, avec Louis Charbonneau aux Nations unies; Tangi Salaün pour le service français)