(Ajoute quatrième décès §3)

GAZA, 30 mars (Reuters) - Des dizaines de milliers de Palestiniens se sont rassemblés malgré la pluie samedi à la frontière entre la bande de Gaza et Israël à l'occasion du premier anniversaire du mouvement de la "Grande marche du retour".

Les manifestations organisées dans ce cadre ont été marquées à plusieurs reprises par de violents affrontements avec les forces de sécurité israéliennes.

D'après des sources médicales à Gaza, quatre Palestiniens ont été tués samedi. Le premier décès a été constaté près de la frontière avant l'aube, plusieurs heures avant le rassemblement organisé dans l'après-midi. Les trois autres concernent deux adolescents de 17 ans victimes de tirs israéliens.

Le ministère palestinien de la Santé a fait pour sa part état de 17 blessés, touchés par des balles israéliennes, et de plusieurs dizaines de manifestants victimes de gaz lacrymogènes et d'éclats de grenade.

Le rassemblement s'est toutefois révélé moins important que prévu. Des centaines d'hommes portant des gilets orange, certains appartenant au Hamas qui contrôle l'enclave palestinienne, s'étaient rangés le long de la clôture qui sépare le territoire de l'Etat hébreu afin d'empêcher les manifestants de s'approcher.

L'armée israélienne a évalué le nombre de manifestants à 40.000 environ. Des manifestants ont lancé des pierres, des grenades et des pneus enflammés en direction des soldats israéliens, positionnés de l'autre côté de la barrière de sécurité, a-t-elle dit.

Environ 200 Palestiniens de la bande de Gaza ont été tués par les troupes israéliennes dans le cadre des rassemblements pour le droit au retour entamés le 30 mars 2018, selon le ministère palestinien de la Santé. Un soldat israélien a été également tué par un tireur palestinien.

Les manifestants appellent à la levée du "blocus sécuritaire" imposé par Israël et l'Egypte autour de la bande de Gaza et au retour de leurs familles qui ont fui ou ont été expulsées de chez elles lors de la fondation de l'Etat d'Israël en 1948.

"Dans un an, je finis l'école. Mon père est au chômage, je ne pourrai pas aller à l'université. Qui est responsable ? Israël", a déclaré à Reuters un manifestant âgé de 16 ans. "Je ne sais pas combien d'années il faudra pour que nos vies s'améliorent mais nous devons continuer (à manifester) tant que dureront le blocus et l'occupation." (Nidal al-Mughrabi Henri-Pierre André et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)