PLANTATION, Floride - L'homme soupçonné d'avoir envoyé 14 colis piégés à des personnalités critiques de Donald Trump, arrêté hier près de Miami, a dit aux enquêteurs qu'il ne voulait pas faire de victimes et que les colis étaient inoffensifs, a rapporté CNN.

Cesar Sayoc, un habitant de Floride de 56 ans, a été arrêté grâce à de l'ADN et à ses empreintes digitales, ont annoncé les services de police et de justice. Il a été inculpé de cinq crimes fédéraux, dont menaces à l'encontre d'anciens présidents, et encourt 48 ans de prison.

Cet électeur républicain déclaré est soupçonné d'avoir envoyé des colis piégés au prédécesseur démocrate de Donald Trump, Barack Obama, à son adversaire démocrate à la présidentielle de 2016, Hillary Clinton, et à diverses personnalités qui se sont publiquement opposées au président.

Les autorités cherchent à savoir si d'autres personnes sont impliquées. Le FBI n'exclue pas des arrestations supplémentaires ou que d'autres explosifs soient retrouvés dans du courrier, a déclaré son directeur Christopher Wray, qui a refusé de dire si le suspect coopérait avec les autorités depuis son arrestation.

Donald Trump a dit hier soir que cette affaire et son traitement médiatique avaient eu pour effet de ralentir l'élan des candidats républicains aux élections de mi-mandat prévues le 6 novembre.

---

PARIS - Emmanuel Macron portera des objectifs mesurés sur la consolidation du cessez-le-feu à Idlib, la situation humanitaire, celle des réfugiés et le processus politique lors d'un sommet sur la Syrie tenu aujourd'hui à Istanbul avec les dirigeants russe, turc et allemand.

Le contexte est difficile et les divergences sont importantes entre les principaux acteurs du conflit, qui a fait plus de 400.000 morts en sept ans, a souligné l'Elysée.

Avec l'aide de ses alliés russe et iranien, le régime syrien est parvenu à reprendre le contrôle d'une majorité de son territoire, à l'exception notamment de la province d'Idlib, située le long de la frontière turque.

La France souhaite que les quatre dirigeants expriment la nécessité que l'Onu acte la formation d'un comité constitutionnel, composé pour un tiers de représentants du régime, un tiers d'opposants et un tiers d'indépendants, et d'organiser une réunion de ce comité d'ici la fin de l'année.

Damas continuant de refuser toute ouverture sur ce comité, Paris souhaite que l'accord des quatre dirigeants, soutenus par la communauté internationale, permette une "pression maximale" pour que le régime syrien accepte enfin de s'engager dans ce processus politique, a-t-on expliqué.

---

ISTANBUL - Le parquet d'Istanbul a préparé des demandes d'extradition pour les 18 suspects arrêtés en Arabie saoudite après le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, a annoncé hier le ministère turc de la Justice.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait auparavant demandé à Ryad de révéler qui a donné l'ordre d'assassiner le journaliste et de dire ce qu'il est advenu de son corps.

Les autorités saoudiennes ont reconnu jeudi que le meurtre du journaliste, le 2 octobre au consulat saoudien d'Istanbul, avait été prémédité. Elles avaient dans un premier temps nié qu'il ait été tué, puis parlé d'un décès accidentel pendant une altercation.

Outre les 18 suspects arrêtés, cinq hauts fonctionnaires saoudiens ont été limogés.

BRATISLAVA - La France veut que des sanctions "claires, cohérentes et coordonnées" soient prises lorsque les responsabilités seront établies dans l'assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, mais les ventes d'armes n'ont "rien à voir" avec cette affaire, a déclaré hier Emmanuel Macron.

Le président français a ainsi, lors d'une conférence de presse à Bratislava, opposé une fin de non-recevoir très ferme à la demande des autorités allemandes d'imiter la décision de Berlin et de cesser les ventes d'armes à l'Arabie saoudite, comme le souhaite aussi l'opposition de gauche en France.

---

GAZA - Quatre Palestiniens ont été tués et plus de 200 blessés hier par les forces israéliennes lors des manifestations hebdomadaires en bordure de bande de Gaza.

Selon un porte-parole de l'armée israélienne, 16.000 personnes s'étaient rassemblées le long de la frontière et lançaient des pierres, des grenades et des cocktails Molotov en direction des militaires, qui ont eu recours à "des moyens de dispersion anti-émeute" et ont ouvert le feu à balles réelles quand la situation l'exigeait.

Une dizaine de roquettes ont plus tard été lancées à partir de l'enclave palestinienne. Tsahal a dit en avoir intercepté plusieurs grâce à son système Dôme de Fer.

L'aviation israélienne, qui avait dans un premier temps bombardé trois positions appartenant au Hamas, a effectué de nouvelles frappes aériennes après les tirs de roquettes venant de Gaza, ont indiqué des habitants.

Ni les tirs de roquettes, ni les frappes israéliennes n'ont fait de victimes.

---

BERLIN - Les pays de la zone euro sont majoritairement favorables à l'adoption d'un budget commun, a déclaré hier le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, soulignant un "réel changement" au sein de l'Union européenne.

A l'issue d'une réunion avec son homologue allemand Olaf Scholz à Berlin, Bruno Le Maire a déclaré que des progrès avaient également été réalisés vers l'adoption d'un compromis sur la taxation des sociétés de services numériques.

"Je pense qu'un compromis est possible dans les prochaines semaines et que nous pourrons envoyer le message clair que nous sommes d'accord sur une juste taxation des géants de l'internet", a-t-il déclaré à la presse.

La France a pris la tête des pays qui souhaitent que les multinationales du numériques réalisant un chiffre d'affaires important dans l'Union européenne payent plus d'impôts sur place. L'Allemagne s'est longtemps montrée réticente à cette idée, tandis que les petits États membres dotés d'un impôt sur les sociétés à taux bas, tels que le Luxembourg et l'Irlande, y sont très opposés.

---

PARIS - Le gouvernement envisage de mettre en place une permanence des forces de l'ordre dans les établissements scolaires des quartiers les plus difficiles pour assurer la sécurité des enseignants et des élèves.

Les ministres de l'Intérieur, de l'Education nationale et de la Justice souhaitent renforcer leur coordination en réaction à la publication la semaine dernière d'une vidéo dans laquelle on voit un lycéen mettre en joue une professeure avec une arme qui s'est avérée factice.

L'agresseur présumé, âgé de 15 ans, a été mis en examen par un juge des enfants pour violence avec arme sur un enseignant dans un établissement scolaire, une mesure assortie notamment de l'interdiction de séjourner dans le Val-de-Marne.

Quatre autres jeunes de 15 et 16 ans ont été pour leur part mis en garde à vue jeudi, puis libérés dans la journée, après avoir menacé deux de leurs professeurs dans un lycée du Havre (Seine-Maritime) avec des armes en plastique.