Sur le marché des changes ce midi, la monnaie unique européenne testait de nouveau la barre symbolique de 1,33 dollar, se maintenant ainsi tout près de niveaux perdus de vus fin février dernier. En hausse de 0,22% à 1,3287 dollar ce midi, l'euro a ce matin touché un point haut de séance à 1,3299.

Rappelons que jeudi dernier, après la conférence de presse de Mario Draghi, patron de la BCE, l'euro/dollar avait brièvement dépassé les 1,33 dollar, du jamais vu depuis fin février. Sur une semaine et sur un mois, l'euro s'est ainsi repris de respectivement 1,5% et 2,3%.

La moyenne entre le plus haut et plus annuel de l'euro (respectivement 1,3711 et 1,2745) se situe à 1,3228. 'La paire euro/dollar en devient presque ennuyeuse actuellement', déplore un courtier nord-européen.

Aujourd'hui et demain, la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe mènera des auditions dans le cadre de la procédure par laquelle elle jugera la constitutionnalité (selon la loi fondamentale allemande) des programmes de rachats d'actifs dits OMT que la BCE peut mettre en oeuvre.

Rappelons que Mario Draghi avait annoncé ces OMT en septembre 2012 : cette sorte de “QE à l'européenne” ne sera mis en oeuvre que si l'Etat-membre de la zone euro dont la BCE va racheter les obligations adhère préalablement au Mécanisme européen de stabilité (MES). Or aucun Etat ne l'a jamais fait, et la BCE n'a donc à ce jour mené aucune opération dans le cadre des OMT.

'Il conviendra d'accorder une attention particulière à ce que les délégués allemands de la BCE diront à ce propos', souligne un spécialiste, faisant référence à l'audition de Jens Weidmann, président de la Bundesbank, qui sera entendu par la Cour comme membre de la BCE.

Mais comme le rappelle Barclays Bourse, “le président de la BCE, Mario Draghi, a déclaré lundi que le programme d'achats de dette de l'institution ne serait jamais utilisé pour sauver un Etat de la faillite, mais uniquement pour sauver l'euro.”

Le ton est également confiant chez Société Générale, où on ne s'attend pas à ce que la Cour remette en cause le coeur du dispositif OMT. 'La décision définitive n'est pas attendue avant septembre', ajoutent les spécialistes.

Par ailleurs, le dollar profite relativement peu du relèvement de la perspective (de négative à neutre) que l'agence de notation Standard & Poor's associait à la dette de l'Etat fédéral US : si la note reste de 'AA+', le relèvement de la perspective associée signifie grosso modo que l'agence n'étudie plus l'éventualité d'un abaissement de note dans les mois qui viennent.

En attendant, les spéculations autour de la future politique monétaire de la Fed vont bon train, sans qu'un consensus majoritaire ne parvienne encore à se dégager.

Un cambiste nord-européen insiste sur le fait qu'un des membres permanents de la Fed, James Bullard (le patron de la Fed de Saint-Louis), 'a préconisé que le programme d'assouplissement quantitatif (le fameux QE, ndlr) soit maintenu durant une période prolongée si le taux d'inflation demeurait faible ou si il tombait plus bas encore'.

Publiés par le Bureau of Labor Statistics, les derniers indices mensuels des prix à la consommation étaient de - 0,2% en mars et de - 0,4% en avril, après 0% en janvier et + 0,7% en février.

Par ailleurs, l'euro perd ce midi tout le terrain qu'il avait pris hier contre le yen, en s'inscrivant en baisse de 1,56% à 128,86 yens. Ce matin, “la Banque du Japon a décidé de laisser son taux directeur inchangé, à la déception des investisseurs qui s'attendaient à ce que l'institution monétaire prenne des mesures pour faire face à la volatilité sur le marché obligataire japonais”, explique RTFX.

L'euro prend également 0,34% face au sterling à 0,8542, mais perd en revanche 0,54% à 1,2320 franc.

L'agenda statistique américaine sera peu fourni cet après-midi, les stocks de gros étant la principale donnée attendue dans l'après-midi.



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