"Grâce aux actions des responsables politiques et monétaires, le monde économique ne semble plus aussi dangereux qu'il y a six mois", a-t-elle expliqué au Club économique de New York.

Elle a toutefois précisé que bien que la situation financière s'améliore, il n'y a pas encore de répercussions sur l'économie réelle.

"Dans les circonstances actuelles, il est logique que les politiques monétaires participent à cette reprise en restant accommodantes", a dit Christine Lagarde, avant la réunion des banquiers centraux et des ministres des Finances du G20 à Washington, le 18 avril.

Les politiques monétaires ultra-accommodantes adoptées par les banques centrales dans les pays développés inquiètent les économies émergentes, qui craignent un arrêt des flux de capitaux.

"Pour le moment, ces risques semblent être sous contrôle", a rassuré Christine Lagarde.

Il y a quelques jours, la directrice générale du FMI avait salué la refonte de la politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), qui constitue à ses yeux un soutien bienvenu à la croissance mondiale.

La Banque du Japon (BoJ) a annoncé jeudi son intention d'injecter quelque 1.100 milliards d'euros de liquidités d'ici deux ans dans le système financier japonais.

Christine Lagarde a également rappelé que le "mur budgétaire" avait été évité aux Etats-Unis, tout en appelant l'administration Obama à mettre en place un plan crédible pour ramener les déficits américains dans des proportions plus raisonnables.

S'agissant de l'Europe, Christine Lagarde estime que la politique monétaire "patine dans le vide", le bas niveau des taux d'intérêt ne se traduisant pas par des conditions de crédit acceptables pour ceux qui en ont besoin en raison des dysfonctionnements qui affectent encore certains pans du secteur bancaire dans la région.

"La priorité est de poursuivre la remise en ordre du système bancaire, soit par la voie de la recapitalisation soit par la voie de la restructuration, voire, si nécessaire, la fermeture de banques", a-t-elle dit.

En plus de la refonte du système bancaire, les pays européens doivent également maintenir en place des politiques budgétaires rigoureuses pour faire baisser le niveau de la dette, a poursuivi Christine Lagarde.

Elle a toutefois ajouté que les baisses des dépenses publiques ne devaient pas être radicales ni intervenir trop tôt.

"A notre avis, tout est question de tempo. Les mesures de réformes ne doivent pas nécessairement être brutales ni être prises toutes d'un coup. Ceux qui sont sous pression financière doivent montrer leur aptitude à mener ces mesures tout en gardant à l'esprit les spécificités de la société."

Daniel Bases et Steven C. Johnson; Constance De Cambiaire et Benoît Van Overstraeten pour le service français