Des analystes estiment en outre que le différend gazier de la Russie avec l'Ukraine et les appels à diversifier les approvisionnements de l'Europe, encore très tributaire de Moscou, fait planer des doutes sur les futurs revenus énergétiques, essentiels à l'économie russe. Cette situation incertaine accentue selon eux la pression sur la devise nationale.

Le rouble est tombé à lundi à 35,78 par rapport à un panier euro-dollar, sous les 35,30 considérés comme par le niveau de support par la Banque centrale russe la séance précédente. Une source de la Banque a confirmé que l'élargissement de la marge de fluctuation dans laquelle évolue la monnaie russe.

Le rouble a perdu près de 3% depuis le début 2009, après avoir reculé de 17% en 2008.

Le prix du pétrole, principale produit d'exportation du pays, a lui baissé de plus de 50% l'année dernière.

"Le ralentissement de l'économie accroît la pression pour une dépréciation du rouble mais je pense que la principale raison de l'affaiblissement de la devise sont (...) les cours du pétrole, la montée mondiale de l'aversion pour le risque - avec des investisseurs moins enclins à placer leur argent en Russie - et maintenant le facteur gazier", estime Ulrich Leuchtmann, analyste chez Commerzbank Corporates & Markets, à Francfort.

"Tout le monde défend l'idée d'approvisionnements gaziers plus diversifiés. Cela aura donc un effet à long terme, que le marché des changes évalue déjà maintenant", ajoute-t-il.

Moscou et Kiev n'ont toujours pas totalement résolu leur différend commercial, qui prive de gaz des centaines de milliers d'habitants des Balkans, dans un froid glacial, et perturbe l'approvisionnement ailleurs en Europe.

Yelena Fabrichnaya et Toni Vorobiova, version française Stanislas Dembinski