Lausanne (awp) - La filiale helvétique du discounter allemand Aldi s'apprête à ouvrir au centre de Lugano son 200e point de vente et poursuit sa stratégie d'expansion. Au cours des dix prochaines années, Aldi Suisse ambitionne d'inaugurer 100 nouveaux magasins, à une cadence régulière de dix par an, avec à la clé de 1000 à 2000 postes supplémentaires.

A titre de comparaison, Denner - filiale discount du groupe Migros - compte plus de 500 magasins en propre et quelques centaines de franchisés (Denner Satellit), Volg - propriété de la coopérative agricole Fenaco - quelque 600. Aldi surpasse toutefois son concurrent direct Lidl (120 points de vente en Suisse) ainsi que le néerlandais Spar (190).

L'ouverture du 200e point de vente au centre-ville de la principale agglomération tessinoise témoigne de l'intérêt du hard discounter allemand pour le commerce de proximité. Actuellement, le discounter compte 41 points de vente en Suisse romande et 13 au Tessin.

"Les centres des villes suisses ont un grand potentiel pour de nouvelles filiales. C'est exactement à ces emplacements que les clientes et les clients veulent nous voir", assure le directeur général d'Aldi Suisse, Timo Schuster, cité mercredi dans un communiqué.

Après avoir inauguré en décembre dernier à Lausanne son premier magasin dans une gare pour capter une clientèle de pendulaires, l'enseigne allemande, présente en Suisse depuis octobre 2005, prévoit d'ouvrir prochainement deux points de vente à proximité des centres-villes de Lucerne et de Zurich.

Pour l'année en cours, l'entreprise veut inaugurer des magasins dans le centre-ville de Genève et de Lausanne. Outre les deux principales villes romandes, "une expérience d'achat d'un genre particulier verra également le jour au centre de Neuchâtel", a confié M. Schuster dans un entretien à AWP.

Aldi Suisse a par ailleurs repris à son compte deux succursales du groupe de confection OVS, à Fribourg et à Frick, en Argovie. Des magasins dans des gares, comme à Lausanne, ne sont pas prévues dans l'immédiat mais sont "envisageables à l'avenir", selon le dirigeant.

Les salaires minimaux les plus élevés

Aldi Suisse emploie actuellement plus de 3000 personnes, dont 2000 collaborateurs dans la vente. "Rien qu'au cours de la dernière année, près de 180 nouveaux emplois ont été créés", signale l'entreprise, qui assure verser "les salaires minimaux les plus élevés du commerce de détail suisse", avec des rémunérations mensuelles minimales comprises entre 4352 et 4646 francs suisses.

L'entreprise vise pour les dix prochaines années l'ouverture d'une dizaine de magasins par an. "Cela signifie qu'Aldi Suisse va engager chaque année 100 à 200 nouveaux collaborateurs", précise M. Schuster.

Depuis son entrée sur le marché helvétique il y a 13 ans, le discounter allemand a investi 1,5 milliard de francs suisses dans le développement des sites et du personnel, dont plus de 300'000 francs suisses en Suisse romande.

Aldi Suisse préfère garder le secret sur ses recettes dans la Confédération, mais son patron se dit "satisfait des chiffres de vente en Suisse romande ainsi que dans l'ensemble du pays".

Recettes estimées à 2 milliards

L'institut d'études de marché GfK avait estimé le chiffre d'affaires de l'entreprise à 1,9 milliard de francs suisses en 2017, un montant qui devrait avoir gonflé en 2018 à la faveur de l'ouverture d'une dizaine de nouveaux magasins.

Près de la moitié du chiffre d'affaires réalisé avec l'assortiment standard, qui compte environ 1500 articles, est générée par des produits helvétiques. Aldi Suisse assure collaborer avec plus de 200 fournisseurs locaux.

Les points de vente sont approvisionnés par trois centres de distribution situés à Domdidier (FR), Perlen (LU) et Schwarzenbach (SG). Chaque centre dessert une région spécifique à laquelle sont rattachés entre 60 et 70 magasins, mais dispose d'une capacité de 100, assure M. Schuster. "Par conséquent, nous ne projetons pas de nouveau centre de distribution", a-t-il conclu.

buc/ck/al