L'indice PMI manufacturier officiel a reculé à 50,0 contre 50,2 en décembre, montrent les données communiquées par le Bureau national de la statistique (BNS).

Il est conforme à la prévision médiane des économistes, à hauteur du seuil qui sépare contraction et expansion de l'activité.

Si l'enquête montre une résistance dans certains domaines du secteur, les analystes doutent qu'elle offre une lecture adéquate de l'économie alors que s'est aggravée la crise liée au coronavirus et que la pause du Nouvel an lunaire peut traditionnellement fausser les données.

Le dernier bilan de l'épidémie du coronavirus annoncé par les autorités sanitaires chinoises faisait état vendredi de 213 morts et plus de 9.000 cas de contamination dans le pays. Des mesures de confinement ont été prises et des villes placées en isolement, ce qui pèse notamment sur les secteurs de détail.

Des analystes s'attendent à ce que l'épidémie, dont la propagation s'est accélérée, nuise à la croissance de l'économie chinoise au premier trimestre.

"Je ne tiendrais pas compte des données publiées aujourd'hui", a conseillé Raymond Yeung, économiste en chef à ANZ. "Les statistiques surestiment certainement les prévisions économiques alors qu'elles ne reflètent pas l'interruption liée à l'épidémie", a-t-il déclaré.

La croissance de l'économie chinoise a ralenti en 2019 à un plus bas de près de trente ans, sur fond de guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Selon les données publiées vendredi, les nouvelles commandes à l'exportation ont connu en janvier une nouvelle contraction alors qu'elles avaient progressé le mois précédent pour la première fois en plus d'un an.

La production, qui avait atteint en décembre un plus haut de plusieurs mois, a ralenti mais est restée en territoire expansionniste.

Les observateurs de l'économie chinoise font généralement montre de prudence à la lecture des données du début d'année car la semaine de vacances attribuée pour le Nouvel an lunaire entraîne habituellement un ralentissement de l'activité.

De nombreuses entreprises réduisent leurs opérations ou ferment leurs portes pour de longues périodes autour des fêtes, qui ont débuté le 24 janvier et que le gouvernement a prolongées afin de limiter la propagation du coronavirus.

"Les fermetures prolongées pourraient se répercuter sur les chaînes d'approvisionnement à travers la Chine et au-delà", a déclaré cette semaine Capital Economics dans une note adressée à ses clients.

Contrairement au secteur manufacturier, l'activité dans le secteur chinois des services s'est accélérée. L'indice PMI officiel du secteur s'est établi à 54,1 en janvier contre 53,5 le mois précédent.

Le BNS a toutefois prévenu que l'impact de l'épidémie du coronavirus n'était pas pleinement pris en compte et qu'une observation prolongée était nécessaire.

L'épidémie a déjà affecté le secteur des services, les transports et les lieux de divertissement ayant été désertés par crainte de contracter le virus.

(Gabriel Crossley et Lusha Zhang; version française Jean Terzian)