Zurich (awp/ats) - Le climat d'incertitude n'a pas freiné les fusions et acquisitions impliquant des petites et moyennes entreprises (PME) suisses en 2016. Le nombre de transactions est passé de 176 à 191 en l'espace d'un an.

L'activité "inbound" - soit les sociétés étrangères ayant acquis une PME suisse - a crû de 44% à 69 transactions. Elle a ainsi été le principal moteur de croissance des fusions et acquisitions impliquant des PME helvétiques, indique une étude du cabinet de conseils Deloitte publiée mardi.

Les sociétés acquises l'ont été majoritairement dans les cantons de Zurich, Berne, Genève et Vaud. Un important écart existe entre la Suisse alémanique (71% des transactions), la Suisse romande (28%) et le Tessin (2%).

Dans le même temps, les transactions de type "outbound" (achats d'entreprises étrangères) ont augmenté de 13% à 61 transactions. Sans surprise, les cibles privilégiées sont des entreprises allemandes (16 acquisitions) et américaines (9 acquisitions). Globalement, la part des transactions transfrontalières est passée de 58% en 2015 à 68% l'an dernier.

Stratégie de diversification

Les perspectives plus optimistes pour l'économie suisse ont poussé les PME helvétiques à procéder à des acquisitions stratégiques à l'étranger, explique Deloitte. Cette politique de croissance externe leur permet de se diversifier dans d'autres branches et de s'ouvrir à de nouvelles régions. Cette stratégie est en outre favorisée par la force du franc.

En revanche, les fusions et acquisitions domestiques ont reculé pour la quatrième année consécutive, de 18%, également à 61 transactions. Ce ralentissement s'explique par la volonté des entreprises suisses d'étendre leurs activités à l'étranger et d'ainsi réduire leur dépendance au marché helvétique.

Plus de 60% des transactions "inbound" et domestiques proviennent du secteur des services et de l'industrie. Avec 19 acquisitions, la France a été l'acheteur le plus actif, devant la Grande-Bretagne (9), l'Allemagne et les Etats-Unis (8 chacun). Les entreprises asiatiques ont également intensifié leurs rachats en Suisse.

"La tendance à la hausse du nombre de transactions démontre la capacité d'adaptation de l'économie suisse", a souligné Jean-François Lagassé, associé responsable en conseil financier chez Deloitte Suisse. "Malgré la pression persistante des taux de change, les plus solides PME ont renoué avec leurs dépenses d'investissement", explique-t-il.

L'élan va se poursuivre

Malgré les nombreux défis auxquels est confrontée l'économie suisse, comme le franc fort ou la pression sur les marges, Deloitte table pour l'année en cours sur une poursuite de l'élan constaté l'an dernier. Les PME disposant d'un financement solide privilégieront les transactions favorisant leur croissance, d'autant qu'elles bénéficient de conditions de taux favorables.

Les acheteurs étrangers, en particulier asiatiques, montreront à nouveau cette année également un vif intérêt pour les PME suisses.

ats/buc