Zurich (awp) - Une vingtaine de contribuables italiens cherchent à rapatrier leurs anciennes lires, déposées en grande partie dans des coffres tessinois. La valeur totale de ces dépôts avoisinerait les 2,5 mrd EUR, selon une estimation parue dimanche dans "L'Espresso".

Le dossier est suivi en Suisse par l'avocat Giorgio Ronchi, titulaire d'une étude à Lugano. L'opération qui consiste à rapatrier en Italie les milliards déposés en espèces dans des coffres, où ils devront ensuite être changés en euros par la Banque d'Italie, seul institut habilité à effectuer ce type de conversion, est assez complexe.

Selon l'hebdomadaire transalpin, la démarche des contribuables indélicats fait suite à une sentence de la Cour constitutionnelle italienne qui remonte à l'année dernière. Donnant raison à un groupe d'épargnants qui n'étaient pas parvenus à échanger des lires pour l'équivalent de 27'000 EUR, les juges ont déclaré illégitime une norme établie par l'ancien gouvernement de Mario Monti.

De l'aveu-même de Giorgio Ronchi, ces capitaux seraient "en grande partie" fruit de l'évasion fiscale, déposés par des chefs de PME italiennes afin de disposer de réserves "off shore". L'homme de loi a toutefois précisé que le délit est désormais prescrit, plus de dix ans s'étant écoulés depuis l'introduction de l'euro en Italie et l'abandon de la lire, et que les propriétaires ne peuvent donc plus être poursuivis.

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