Zurich (awp) - Les économistes d'UBS sont un peu plus prudents concernant les prévisions de croissance pour 2016. Ils ont par contre revu à la hausse leurs attentes pour cette année, la conjoncture helvétique devant "être soutenue par davantage de branches que l'an passé".

Sur l'année écoulée, le produit intérieur brut (PIB) devrait avoir progressé de 1,4%, contre 1,5% anticipé en novembre, selon un communiqué. En 2017, la croissance devrait se maintenir à 1,4%, après 1,3% attendu précédemment, et en 2018 elle devrait progresser de 1,6%, un taux de croissance inchangé par rapport aux précédentes estimations.

"La croissance économique ne devrait (...) pas s'accélérer par rapport à l'an passé, mais elle devrait reposer sur une base plus large", alors que l'année dernière le commerce extérieur suisse a surtout profité de la bonne santé des secteurs pharmaceutique et chimique, ont estimé les spécialistes.

Les acteurs économiques helvétiques se sont adaptés "à la nouvelle réalité des taux de change et contribuent à nouveau à la croissance", a poursuivi la banque aux trois clés. De son côté, la Banque nationale suisse (BNS) devrait continuer à empêcher une appréciation excessive du franc, principalement face à l'euro, en intervenant sur le marché des changes et avec les taux négatifs. La paire EUR/CHF est attendue à 1,15 "à moyen terme".

CHÔMAGE ATTENDU EN REPLI

Vu la politique monétaire toujours très expansionniste de la Banque centrale européenne, UBS ne mise pas sur des taux positifs en Suisse avant 2019. Un premier relèvement à -0,50%, contre -0,75%, pourrait par contre intervenir en juin 2018. Après la hausse des taux obligataires fin 2016, ces derniers devraient stagner les prochains trimestres.

L'inflation, encore négative de 0,4% en 2016, devrait renouer avec une accélération de 0,4% en 2017 et de 0,9% en 2018.

Au niveau de l'emploi, le taux de chômage est anticipé à 3,3% en 2016, à 3,2% en 2017 et à 3,0% en 2018.

Si la situation s'améliore doucement pour l'économie suisse, cette dernière n'est pas à l'abri de chocs politiques en Europe, avec notamment l'élection présidentielle en France, et aux Etats-Unis avec de nouvelles mesures protectionnistes.

Le commerce extérieur est parvenu à remonter la pente l'année dernière, après avoir subi en 2015 l'abandon du taux plancher. En 2016, les exportations ont crû de 3,8% en valeur nominale à 210,7 mrd CHF, un plus haut historique à mettre au crédit principalement au renchérissement des produits de l'industrie pharmaceutique, a indiqué jeudi l'Administration fédérale des douanes (AFD).

Si les échanges avec l'Union européenne (+4%) ont globalement progressé, ils ont décollé vers les Etats-Unis avec un bond de 4 mrd CHF.

al/ol