Malgré la faiblesse des embauches américaines au mois de décembre, la monnaie unique lâche du terrain face au billet vert, pressée à la baisse par les attentes autour d’une nouvelle action de la BCE.

Bien que plusieurs responsables de l’institut d’émission européen aient récemment soutenu la crédibilité de la reprise de l’Union monétaire, la nature aime la spéculation. Ainsi même si Ewald Nowotny, gouverneur de la banque centrale autrichienne, estime que la croissance de la région pourrait surprendre positivement ou que Jens Weidmann, son homologue germanique, ne semble pas s’inquiéter du risque déflationniste, les investisseurs anticipent davantage de soutien de la banque centrale suite au constat d’un ralentissement de la croissance outre-Rhin et d’un resserrement des conditions de crédit dans l’Euroland.

Aux Etats-Unis, le dernier rapport mensuel sur l’emploi affiche son plus médiocre résultat sur les deux dernières années bien que le taux de chômage recule à 6.7% à la faveur d’une nouvelle baisse de la population active. Le Dollar résiste néanmoins en raison d’une macroéconomie globalement favorable grâce à la bonne tenue de la consommation, premier facteur de croissance de la première puissance mondiale, et à la reprise de l’inflation. Selon la dernière publication du Livre Beige, la Réserve Fédérale affiche même désormais un ton résolument plus optimiste, renforçant les perspectives d’une poursuite du tapering.

Techniquement, la dynamique haussière de l’Euro en prend un coup alors qu’il vient de franchir à la baisse sa droite de tendance et qu’il attaque de nouveau notre support à 1.3541 USD, plus vulnérable que jamais. Les paris des cambistes portant sur un nouvel assouplissement monétaire de la BCE pourraient même contenir les sursauts de la parité jusqu’à la prochaine conférence de presse de Mario Draghi et nous passons ainsi provisoirement neutres à court terme.