Mardi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne se traitait environ un centime de plus face au billet vert américain que jeudi dernier. Pour l'heure, l'euro prend 0,14% par rapport à la veille à 1,1330 dollar, après + 0,27% hier. Par ailleurs, l'euro s'adjuge 0,62% contre le yen à 123,90, mais perd 0,47% contre le sterling à 0,7886 tout en restant neutre face au franc suisse.

Comment expliquer ces variations ? Dans le cas du yen, il faut vraisemblablement se pencher sur les propos tenus par le gouverneur de la Banque du Japon, Haruhiko Kuroda, dans les colonnes du Wall Street Journal. Il a notamment été question de la valeur du yen, de la difficulté de l'établissement émetteur à faire augmenter l'inflation, 'et des mérites de l''helicopter money''

Il s'agit initialement, dans ce dernier cas, d'une théorie développée à la fin des années 60 par l'économiste monétariste américain Milton Friedman. L'idée était de jauger des effets macro-économiques d'un lâcher théorique de billets de banque de 1.000 dollars (depuis lors retirés de la circulation) que des hélicoptères auraient dispersé. Et dont chacun aurait été persuadé que l'événement ne se reproduirait pas.

Une idée qualifiée - sans suite à ce jour - de 'très intéressante' par le patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, lors de la conférence de presse de mars dernier. Autant dire qu'il s'agirait d'une pratique monétaire encore plus accommodante que celles actuellement en cours. Interrogé à ce sujet, M. Kuroda a cependant réfuté l'idée de l'“helicopter money”, mais a mis en garde contre les dangers d'une hausse de la devise nippone.

De son côté, le grand argentier japonais, Taro Aso, “a encore répété ce matin qu'il était prêt à prendre toutes les mesures nécessaires contre une appréciation excessive du yen”, souligne Aurel BGC.

Concernant le dollar, les cambistes suivent de près les dernières déclarations des membres de la Fed, qui réunira les 26 et 27 avril prochain son comité de politique monétaire. L'un de ses membres, William Dudley, qui préside la Fed de New York, a déclaré dernièrement que la banque centrale devrait se montrer “très prudente” dans sa politique de normalisation monétaire, ce qui peut peser sur le dollar.

Plus près de nous, le prochain conseil des gouverneurs de la BCE se tiendra ce jeudi 21 avril à Francfort, une perspective qui tend aussi à limiter la prise de risque.

EG


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