Mercredi midi sur le marché des changes, la monnaie unique européenne poursuivait un vif rebond à la faveur d'incertitudes accrues aux Etats-Unis, à moins d'une semaine de la tenue des élections présidentielles. Après avoir tutoyé les 1,0850 dollar la semaine dernière, l'euro gagnait encore 0,21% ce midi à 1,1082 dollar, non sans avoir touché un point haut à 1,1105.

L'euro se tasse en revanche de 0,33% contre le yen à 114,61, de 0,25% face au sterling à 0,9013 et de 0,15% contre le franc suisse, à 1,0768.

Du côté de la paire de devises euro/dollar, et pour une fois, ce n'est pas la banque centrale américaine qui fait l'actualité, mais les élections présidentielles qui auront lieu le 8 novembre prochain outre-Atlantique.

Après une série de rebondissements, et notamment la nouvelle mise en cause (par le FBI) d'Hillary Clinton pour l'usage d'un système de messagerie privée lorsqu'elle était secrétaire d'Etat, l'éventualité d'une victoire du candidat républicain Donald Trump a regagné du terrain.

“Le sondage le plus surprenant est celui d'ABC/Washington Post : Donald Trump recueille 46% des intentions de vote contre 45% pour Hillary Clinton, une quasi-égalité. Les craintes d'une victoire de M. Trump pèsent sur le dollar et le peso mexicain”, commentent ce matin les analystes d'Aurel BGC.

Les déclarations de M. Trump sont jugés bien plus protectionnistes que celles de Mme Clinton. En raison des prises de positions plutôt “anti-chicanos du premier, et des relations économiques entre le Mexique et les Etats-Unis, le cours du peso mexicain tend ces derniers mois à perdre du terrain contre le dollar lorsque M. Trump “monte” dans le sondages, et inversement. Et joue en quelque sorte le rôle de “Trumpomètre” des financiers de Wall Street.

'Il est facile de considérer l'élection de Donald Trump comme un élément négatif pour le Mexique en particulier, et pour une économie dépendant du commerce avec le Mexique comme les Etats-Unis en général', expliquent les cambistes de Société Générale.

Les spécialistes nuancent cependant qu'il 'y a des limites à ce qu'un président peut décider seul. Ce n'est pas comme le référendum au Royaume-Uni sur son appartenance à l'Union européenne, où les dégâts économiques potentiels à moyen terme sont beaucoup plus nets”, écrit SG. Reste, à court terme, une incertitude pénalisante pour les actifs américains.

A très court terme, la réunion du comité de politique monétaire, le fameux FOMC de la Fed qui se terminera ce soir par un simple communiqué, ne suscite pas d'attentes particulières. Selon l'indicateur FedWatch mis à disposition par le CME, la probabilité implicite d'un relèvement des taux directeurs ce soir n'est estimée qu'à 7,2%.

En revanche, pour ce qui est du FOMC des 13 et 14 décembre, qui sera le dernier de l'année, cette probabilité est de 73,6%. Un taux toujours très élevé, quoiqu'en retrait par rapport à son niveau de la veille (78%).

De ce côté de l'Atlantique, l'indice PMI final Markit pour l'industrie manufacturière de l'Eurozone s'est redressé de 52,6 en septembre à 53,5. Il a donc dépassé sa dernière estimation flash (53,3) et affiché son plus haut niveau depuis 33 mois en octobre.

'Sur le front des prix, les tensions inflationnistes montrent de nouveaux signes de renforcement dans le secteur manufacturier de l'Eurozone', note par ailleurs Rob Dobson, économiste principal d'IHS Markit.

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