Vendredi midi en ce 30 décembre 2016, la monnaie unique européenne continuait de se reprendre. Pour l'heure, l'euro ajoute 0,65% aux 0,73% gagnés hier contre la devise américaine, pour remonter à 1,0559 dollar. Le “vert” est également de mise contre le yen (+ 0,86% à 123,36), le sterling (+ 0,20% à 0,8577) et le franc suisse (+ 0,20% également à 1,0752).

Cependant, ces trois derniers mois, l'euro perd toujours 6,1% de sa valeur contre le dollar, qui est porté par les anticipations positives quant à la future 'présidence Trump' pour les Etats-Unis. En effet, le candidat républicain, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis durant sa campagne de baisser massivement les impôts des ménages et des entreprises et d'investir dans les infrastructures. La conjoncture américaine pourrait donc s'en trouver fortement dynamisée, l'inflation et les profits des entreprises aussi. D'où une hausse du dollar, des indices d'actions et des taux d'intérêt ces trois derniers mois.

Sans remettre en cause leur “Trumptimisme”, les opérateurs se montrent un peu plus circonspects en cette toute fin d'année : il est en effet difficile de prévoir avec un degré raisonnable de certitude ce que fera vraiment le “dealmaker opportuniste” que semble être Donald Trump. Surtout qu'une partie de la majorité parlementaire républicaine, qui pourrait ne pas apprécier le retour annoncé des déficits publics, ne porte pas Donald Trump dans son coeur.

De plus, avec une croissance du PIB de l'ordre de 2% et un retour au plein emploi, les Etats-Unis ont-ils vraiment besoin d'une relance habituellement pratiquée en bas de cycle économique ? On peut se poser la question. Enfin, Donald Trump a aussi tenu des propos très favorables au protectionnisme douanier, un point peu favorable à l'économie.

Depuis le début de l'année, l'euro recule de 2,8% contre le dollar. En effet, si la conjoncture reste molle en Europe, elle semble cependant devoir prendre de la vitesse. Et si la BCE mène toujours un QE massif comprenant 80 milliards mensuels de rachats obligataires, le rythme baissera à 60 milliards dès avril. De ce fait, la banque centrale dirigée par Mario Draghi se prépare à moins dégrader son bilan qu'elle ne le fait actuellement, ce qui pourrait in fine soutenir la devise dont elle a la charge.

Depuis fin 2015, l'euro affiche quelques gains spectaculaires : + 16,4% contre le sterling, plombé par le Brexit ; + 17% contre le peso mexicain, pénalisé par les propos de Donald Trump ; et + 17% aussi contre le lire de Turquie, où l'économie ralentit et où le pouvoir en place se montre de plus en plus autoritaire.

A la baisse, on notera que l'euro a perdu 18,7% de sa valeur sur l'année contre le rouble de Russie, dont l'économie très liée au pétrole repart enfin. Idem face au réal du Brésil (- 20%), où la croissance semble devoir revenir en 2017.

EG


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