C'est une consolidation bien limitée que la monnaie unique européenne enregistre ce midi face à sa contrepartie américaine : - 0,16% à 1,1818 dollar, sachant qu'un record depuis janvier 2015 a été atteint la veille, à 1,1849. L'euro recule également de l'ordre de 0,40% contre le sterling et le franc suisse, ainsi que de 0,10% face au yen.

L'euro conserve donc l'essentiel des gains marqués enregistrés la veille (+ 0,75%) contre le dollar. Les causes ? D'abord les chiffres peu supérieurs aux attentes publiés la veille par Eurostat concernant l'inflation (pour juillet ; 1,3% en données annuelles) et le chômage (pour juin ; 9,1%). Ce matin, les données de la croissance du 2e trimestre et l'indice PMI IHS Markit sont un peu moins favorables.

Mais selon Aurel BGC, il ne faut pas négliger les raisons “américaines” de la hausse de l'euro : “plus vraisemblablement, c'est l'ineffable pagaille à la Maison blanche qui justifie sans doute cette faiblesse du dollar. Après seulement dix jours à son poste, Anthony Scaramucci et son langage fleuri ont pris la porte. Le nouveau directeur de la communication de la Maison blanche, personnage vulgaire qui a accumulé les dérapages en quelques jours, a donc pris la sortie, comme Reince Priebus (chef de cabinet) et Sean Spicer (porte-parole) la semaine dernière”, soulignent les analystes. Et ce alors que l'administration Trump a toujours toutes les peines du monde à concrétiser ses principales promesses de campagne, notamment en matière économique et budgétaire.

D'une manière plus générale, sur le Vieux Continent, le fameux “alignement des planètes” très à la mode ces dernières années ne semble plus vraiment de mise : si le cours du pétrole peine à retrouver ses niveaux de mi 2014, le Brent remonte s'approche désormais des 53 dollars. Les taux d'intérêt se sont tendus, le rendement du Bund allemand à dix ans dépassant toujours les 0,50%. Et enfin, la faiblesse de l'euro n'est plus un argument, ce dernier gagnant plus de 12% face au dollar depuis le début de l'année.

Les cambistes de Société générale (SG) rappellent que la baisse de l'euro entre 2015 et 2017 correspondait à la majeure partie du programme de rachat d'actifs obligataires de la BCE et, plus globalement, à la politique monétaire accommodante des grandes banques centrales. Or tel n'est plus le cas : la Fed devrait annoncer sous peu quand elle va commencer à réduire son bilan, ce dont les modalités ont déjà été annoncées, et la BCE devrait clarifier - l'incertitude étant toujours de mise - la manière dont elle va continuer à réduire son propre QE.

Bref, selon SG, il est possible que le mouvement haussier de l'euro ne soit pas terminé. Un dépassement de la barre des 1,20 dollar semble possible cet été, ajoutent les spécialistes.

EG


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