L'euro-dollar a rapidement atteint des sommets de deux mois la semaine dernière, laissant l'impression d'un virage haussier. Une grande partie des perspectives à court terme pour l'euro dépend cependant de l'appétit du marché pour le dollar étant donné que de nombreux analystes l'ont vu comme étant stimulé par la baisse généralisée des taux de change américains la semaine dernière plutôt que par une renaissance de la devise européenne. 

L’inflation aux Etats-Unis a bondi à 7% en décembre, soit le niveau le plus haut depuis 1982. Cette hausse des prix, anéantissant au passage le pouvoir d’achat des Américains, se fait ressentir dans tous les secteurs de l'économie. Les prévisions de l’indice des prix à la consommation estiment que nous devrions voir une inflation s’envoler à plus de 8% dans les mois à venir. Mais le président de la FED se veut optimiste, en estimant que les Etats-Unis n’ont plus besoin d’une politique de soutien car les conséquences du variant Omicron seront bien moins graves que les vagues précédentes. La FED s’apprête à dégainer l’arme de la hausse des taux directeurs afin de faire reculer l’inflation.

En Europe, la hausse des prix à la consommation a atteint 5% en 2021, soit son niveau le plus haut depuis 25 ans. La réduction du programme d'achats d’urgence pandémique (PEPP) au premier trimestre 2022 aura bien lieu, mais elle sera accompagnée par un renforcement de son programme de rachats d’actifs, notamment pour limiter le durcissement de l’accès au crédit. L'objectif de la BCE : ramener une inflation à 2% quitte à ajuster la politique monétaire pour garantir ce résultat. 

Bien qu’à court terme la paire EUR/USD s’est redressée, après avoir franchi la résistance de 1,1400$ en fin de semaine dernière, l’euro-dollar pourrait rester sous pression à moyen-long terme tant que la BCE restera en retard sur le rythme de resserrement de la Fed.