Washington (awp/afp) - Les défauts de paiement de certains prêts immobiliers commerciaux et prêts à la consommation ont augmenté fin 2023, atteignant des niveaux supérieurs à ceux d'avant la pandémie de Covid-19, a indiqué la banque centrale américaine (Fed) dans un rapport publié vendredi.

"Le système bancaire reste solide et résilient. (...) Cependant, les taux de défaut de paiement de certains prêts immobiliers commerciaux et de certains prêts à la consommation ont augmenté pour atteindre des niveaux supérieurs à ceux d'avant la pandémie", relève la Fed dans ce rapport de supervision et de régulation.

"Les banques ont augmenté leurs provisions pour pertes sur créances, en prévision d'une nouvelle détérioration de la qualité des actifs", est-il précisé.

"Le taux de défaut de paiement des prêts à la consommation a dépassé 1% pour la première fois depuis le premier trimestre 2020, et le taux de défaut de paiement des prêts immobiliers commerciaux a atteint 0,9%, un sommet en cinq ans", détaille la Fed.

Concernant l'immobilier commercial, la banque centrale précise que "la baisse de la demande d'espaces de bureaux et la hausse des taux d'intérêt ont eu un impact négatif sur la performance" de ces prêts.

Le développement du télétravail a en effet vidé les bureaux des grandes villes américaines, qui enregistrent désormais une fréquentation en moyenne inférieure de moitié à celle de 2019. Par conséquent, les taux de vacance des espaces de bureaux ont grimpé.

Or, en 2024, un quart des prêts souscrits par les propriétaires pour acquérir ces biens immobiliers arrive à échéance, selon les chiffres de l'Association des établissements de crédit immobilier (MBA). Soit 206 milliards de dollars à refinancer, au moment où les taux sont au plus haut depuis 20 ans.

Quant aux prêts à la consommation, le taux de défaut de paiements "a augmenté en 2023 en raison des secteurs des cartes de crédit et des prêts automobiles".

Il a atteint 1,7% à la fin de l'année 2023 pour les cartes de crédit, "son niveau le plus élevé des cinq dernières années. De plus, la proportion d'emprunteurs reportant tout ou partie du solde de leur carte de crédit au prochain cycle de facturation a augmenté".

Pour les prêts automobiles, le taux d'impayés, là aussi, dépasse désormais les niveaux d'avant la pandémie.

afp/rp