Washington (awp/afp) - Les responsables de la banque centrale américaine (Fed) ont estimé, lors de leur dernière réunion, qu'il était préférable de faire preuve de patience et de rester "très attentifs aux risques d'inflation", même si cette dernière continue de ralentir aux Etats-Unis.

Ils ont notamment estimé que "lors des récents mois, les progrès vers la cible de 2% d'inflation ont été modestes" et que, dans un contexte de "taux de chômage faible", il était préférable de maintenir les taux à leur niveau actuel, selon le compte-rendu (minutes) de la réunion du comité monétaire de la Fed (FOMC) qui s'était tenue les 11 et 12 juin.

Après une baisse continue en 2023, l'inflation américaine a connu un léger rebond début 2024 avant de légèrement ralentir, repoussant de fait un premier mouvement à la baisse des taux, qui était initialement attendu par les marchés durant le deuxième trimestre de l'année.

Pour l'instant, la Fed continue de maintenir ses taux à leur niveau actuel dans une fourchette comprise entre 5,25% et 5,50%, au plus haut depuis le début du XXIe siècle.

Comme répété à de nombreuses reprises par son président Jerome Powell, la Fed continuera de faire "le point sur les données et l'évolution de la perspective, ainsi que la balance des risques", selon les minutes.

La Fed dispose d'un double mandat, visant à favoriser au maximum le plein emploi tout en maintenant l'inflation autour de sa cible de 2%.

Si aucun des deux mandats n'est prioritaire sur l'autre, la situation sur le marché de l'emploi, avec un chômage au plus bas autour de 3,8% depuis la fin de la pandémie de Covid-19, permet au FOMC de se concentrer sur la lutte contre une inflation jusqu'ici persistante.

Néanmoins, le ralentissement de la création de nouveaux emplois et celui de l'inflation, inscrite à 2,6% sur un an au mois de mai selon l'indice PCE, qui est privilégié par la Fed, permettent à l'institution d'envisager un "rééquilibrage des risques" macroéconomiques sur l'année écoulée, d'après les minutes.

Présent lors d'un forum des banques centrales mardi à Sintra (Portugal), M. Powell a fait référence à la courbe de Beveridge, concept économique représentant la relation entre le taux de chômage et le nombre d'emplois vacants, estimant que ces derniers baissaient rapidement, ce qui devrait se matérialiser par une légère remontée du chômage.

Il s'est par ailleurs montré satisfait de la trajectoire de l'inflation, mais a ajouté que la Fed ne la voit pas "revenir à 2% dès cette année ou même l'année prochaine, peut-être en fin d'année prochaine mais plutôt l'année d'après", en 2026.

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 30 et 31 juillet, mais les marchés anticipent une première action à la baisse sur les taux lors de la suivante, prévue les 17 et 18 septembre.

afp/rp