Washington (awp/afp) - Une responsable de la banque centrale américaine (Fed) a estimé mardi qu'une hausse du chômage et des licenciements justifierait de commencer à abaisser les taux plus rapidement que prévu.

"Si le marché du travail ralentit trop et que le chômage continue d'augmenter et est tiré par des licenciements, je considérerais comme approprié de réduire les taux plus rapidement, avant qu'il ne soit trop tard", a déclaré Adriana Kugler, une gouverneure de la Fed, lors d'un discours devant la National Association for Business Economics Foundation (NABE) à Washington.

Le taux de chômage aux Etats-Unis était en juin de 4,1%.

"A l'inverse, si les données disponibles ne donnent pas l'assurance que l'inflation évolue durablement vers 2% (objectif de la Fed, NDLR), il peut être approprié de maintenir les taux stables pendant un peu plus longtemps", a-t-elle ajouté.

Les taux de la Fed, qui dictent les taux des crédits accordés par les banques aux particuliers et entreprises, sont depuis près d'un an à leur plus haut niveau depuis 2001, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%.

La Fed attend, pour commencer à les abaisser, d'être certaine que l'inflation baisse durablement, pour rejoindre l'objectif de 2% sur un an.

L'inflation est retombée en juin à 3% sur un an, contre 3,3% en mai, selon l'indice CPI du département américain du Travail, publié jeudi.

La Fed privilégie une autre mesure, l'indice PCE, qui avait baissé en mai à 2,6%. Les données pour juin seront publiées à la fin du mois.

"L'inflation a continué de baisser dans toutes les catégories de prix", mais "reste supérieure à notre objectif", a commenté Adriana Kugler.

Elle a précisé que "le marché du travail a également connu un rééquilibrage substantiel et, en conséquence, la croissance des salaires nominaux s'est modérée".

Une importante pénurie de main d'oeuvre aux Etats-Unis depuis la crise du Covid-19 a en effet fait flamber les salaires. Cela a contribué à alimenter la forte inflation.

En maintenant ses taux à un niveau élevé, la Fed ralentit l'activité économique, ce qui pèse sur l'emploi.

La prochaine réunion de la Fed aura lieu les 30 et 31 juillet, mais les acteurs du marché tablent sur une première baisse des taux lors de la réunion suivante, les 17 et 18 septembre, selon l'évaluation de CME Group.

afp/rp