Londres (awp/afp) - Le yen poursuivait sa hausse face au dollar jeudi, poussé par des spéculations sur une fin de la politique des taux négatifs de la Banque du Japon (BoJ).

Vers 11H00 GMT (12H00 à Paris), face au billet vert, le yen grimpait de 1,64% à 144,92 yens. La devise nippone a même touché un plus haut depuis début septembre face au dollar, à 144,55 yens pour un dollar.

Le principal facteur d'appréciation du yen "a été la spéculation accrue parmi les participants au marché que la BoJ pourrait resserrer sa politique monétaire dès la réunion du 19 décembre", affirme Lee Hardman , analyste chez MUFG.

Le gouverneur de la BoJ, Kazuo Ueda, a rencontré jeudi le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, alimentant les spéculations.

Il s'est aussi exprimé "devant le parlement lors de la présentation de son rapport semestriel sur la monnaie et le contrôle monétaire", poursuit M. Hardman, déclarant "qu'il n'était toujours pas certain d'atteindre l'objectif d'inflation et qu'il maintenait patiemment une politique souple afin de soutenir les hausses de salaires".

"Il a toutefois précisé qu'il existait plusieurs options pour le taux directeur si la BoJ décidait de l'augmenter", selon l'analyste.

"Certains investisseurs ont été surpris après que (...) M. Ueda ait fait allusion à la fin de l'ère des taux négatifs au Japon", explique Pierre Veyret, analyste chez ActivTrades. Les "étincelles d'une approche plus belliciste" ont ainsi enflammé le yen.

A l'inverse de la Fed et de nombreuses autres banques centrales, qui ont vivement relevé leurs taux directeurs face à l'inflation depuis l'an dernier, la BoJ persiste et signe dans sa détermination à conserver une politique monétaire dite ultra-accommodante, afin de soutenir l'économie nippone qui reste fragile.

En parallèle, le franc suisse a atteint jeudi un plus haut depuis 2015 face à la monnaie unique européenne, à 0,9408 franc suisse pour un euro.

Le record absolu du franc suisse contre la monnaie unique remonte à janvier 2015, époque à laquelle la BNS avait renoncé à bloquer la parité à 1,20 franc suisse pour un euro, quatre ans après avoir arrimé les deux devises.

"Les anticipations de (baisse des) taux de la BCE" (Banque centrale européenne) se poursuivent, commente Michael Pfister, analyste chez Commerzbank, ce qui pèse sur la monnaie unique. "Le marché ne semble pas pouvoir s'arrêter."

afp/ol