New York (awp/afp) - Le yuan poursuivait sa glissade, vendredi, au plus bas depuis plus de 15 ans, sans que les autorités chinoises ne témoignent de leur volonté de défendre leur devise, une stratégie nouvelle, qui n'est pas sans risques.
Vers 20H10 GMT, le yuan échangé en Chine continentale (CNY), ou yuan onshore, abandonnait 0,19% face au billet vert, à 7,3439 yuans pour un dollar. Plus tôt, il était descendu jusqu'à 7,3503 yuans, pour la première fois depuis décembre 2007.
"On a parlé de 7,30 (yuans pour un dollar), puis d'une ligne rouge à 7,35", sans que le franchissement de ces seuils ne provoque de réaction, observe Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex.
"Je pense que c'est une erreur de penser en termes de plafond" ou de "ligne rouge", poursuit l'analyste, pour qui les autorités chinoises cherchent principalement à "modérer" la dérive du renminbi, l'autre nom de la monnaie.
"La banque centrale chinoise (PBOC) a été moins agressive lors de la fixation" du cours de référence du yuan cette semaine, "ce qui suggère que Pékin est plus à l'aise à l'idée de voir le yuan baisser", ont abondé les analystes d'UniCredit.
La PBOC établit ainsi quotidiennement un cours de référence pour le yuan.
Le yuan paye une série de mauvais indicateurs, qui dépeignent une économie au rythme modéré, loin des standards auxquels la Chine a habitué le reste du monde.
A part en 2020, pandémie oblige, le pays n'a en effet jamais connu une croissance annuelle inférieure à 6% ces trente dernières années, mais devrait manquer ce seuil cette année.
"La Chine a 3.000 milliards de réserves de changes", rappelle Marc Chandler. "Elle pourrait tout à fait intervenir" et acheter du yuan sur le marché pour soutenir sa devise. "Mais elle ne le fait pas, (...) parce qu'elle accepte le fait" que cette dépréciation est liée aux "fondamentaux" économiques.
Les autorités chinoises font face "à un choix difficile", selon Adam Button, de ForexLive. "Elle peut relancer son économie en s'endettant davantage ou laisser sa monnaie se déprécier", dit-il, estimant que la seconde option paraît "inévitable".
Alors que les investisseurs espèrent, depuis des mois, un vaste plan de relance, le gouvernement a ostensiblement choisi des mesures ciblées, à la portée et au coût limités, rompant avec ses habitudes.
Si elle est favorable aux exportations chinoises, qui gagnent en compétitivité, la baisse du yuan risque aussi de favoriser la fuite des capitaux, prévient Adam Button, car les opérateurs étrangers sont moins attirés par des investissements dans une monnaie qui se déprécie en continu.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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20H10 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,0701 1,0696
EUR/JPY 158,19 157,55
EUR/CHF 0,9554 0,9550
EUR/GBP 0,8587 0,8576
USD/JPY 147,83 147,30
USD/CHF 0,8929 0,8928
GBP/USD 1,2461 1,2472
afp/al
