par Katya Golubkova et John Irish

HIROSHIMA, JAPON, 20 mai (Reuters) -

Le président ukrainien Volodimir Zelensky est arrivé au Japon samedi pour participer au sommet du G7, dont les dirigeants sont confrontés aux défis que représente l'invasion de l'Ukraine par la Russie et à des tensions avec la Chine.

Les pays du G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie et Canada) ont publié en parallèle un communiqué définissant une stratégie commune dans leurs relations futures avec Pékin, dont ils s'inquiètent du rôle prépondérant dans les chaînes d'approvisionnement.

"Nous ne sommes pas en train de nous découpler ou de nous replier sur nous-mêmes. Dans le même temps, nous reconnaissons que la résilience économique passe par la réduction des risques et la diversification", indique le document.

"Une Chine en pleine croissance qui respecte les règles internationales serait d'un intérêt mondial", ajoute le communiqué, alors que le pays est notamment devenue un acteur majeur du commerce mondial de semi-conducteurs et de certains minerais.

Dans une déclaration distincte sur la sécurité économique, les membres du G7 ont averti que les pays qui tenteraient d'utiliser le commerce comme une arme s'exposeraient à des "conséquences", envoyant ainsi un signal fort à Pékin concernant des pratiques qui, selon Washington, s'apparentent depuis longtemps à de l'intimidation.

Des images diffusées par des chaînes japonaises ont montré Volodimir Zelensky, vêtu de son habituel treillis vert olive, descendre de l'avion du gouvernement français qui le transportait et se diriger rapidement vers une voiture.

Quelques instants plus tard, il évoquait sur Twitter des "réunions importantes avec des partenaires et des amis de l'Ukraine".

Sa participation au sommet organisé à Hiroshima, première ville à avoir subi une attaque atomique, met en lumière les préoccupations occidentales concernant la menace nucléaire que représente Moscou.

"CONTRE-MESURES"

Des responsables français et européens ont déclaré qu'il était essentiel que le président ukrainien se rende en personne d'abord à la Ligue arabe, où il s'est exprimé vendredi, puis au G7, où des membres des pays du Sud sont présents, afin d'exposer le point de vue de son pays en tant que victime d'une attaque de la Russie et la manière dont il envisage un règlement de paix à l'avenir.

"Nous devons utiliser tous les moyens pour rallier les États non alignés à la cause de la défense de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a déclaré à la presse un représentant de la présidence française.

Volodimir Zelensky participera à des réunions bilatérales avec les dirigeants du G7, mais aussi avec ceux de l'Inde et du Brésil, deux pays qui n'ont pas pris leurs distances avec Moscou.

L'ambassade de Chine en Grande-Bretagne a averti les pays du G7 que toute parole ou tout acte portant atteinte aux intérêts de Pékin ferait l'objet de "contre-mesures fermes et résolues".

Les pays du G7 cherchent à "réduire les risques, mais pas à se dissocier" de la Chine, a déclaré à la presse Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, à Hiroshima.

Le G7 a également réaffirmé samedi son objectif de décarboner massivement le secteur routier d'ici 2030 et s'est engagé à atteindre un objectif de zéro émission nette sur les routes d'ici 2050.

Dans un autre document, ses membres ont appelé au développement et à l'adoption de normes techniques internationales pour une intelligence artificielle (IA) fiable, afin que la gouvernance du numérique reste "en ligne avec (leurs) valeurs démocratiques communes". (Reportage supplémentaire de Jeff Mason, Sakura Murakami et Trevor Hunnicutt à Hiroshima; Kantaro Komiya et Chang-Ran Kim à Tokyo, version française Benjamin Mallet)