Commodesk - La Commission européenne a proposé ce mercredi 17 octobre une nouvelle législation sur la production de biocarburants. L’institution préconise de modifier les objectifs de production, en distinguant les productions de première génération (réalisés à partir de denrées alimentaires) et de deuxième génération (à partir de résidus comme les déchets et la paille).

La proposition vise à limiter l’utilisation de biocarburants de première génération à seulement 5% de la consommation totale d’énergie d’ici à 2020, tout en maintenant l’objectif de 20% d’énergie renouvelable.

L’ambition affichée est de « stimuler le développement d’autres biocarburants », de manière à limiter le conflit pour l’utilisation des terres entre l’alimentation et l’énergie. Cette annonce intervient après une flambée des cours des matières premières au niveau mondial, imputée par certains à l’industrie des biocarburants. Aux Etats-Unis, des voix s’élèvent également pour réclamer une modification de la politique de production d’éthanol.

Par ailleurs, la commission propose une nouvelle manière de comptabiliser les émissions de gaz à effet de serres liées à la production de biocarburants. Pour la première fois, l’impact de la conversion des terres sera pris en considération, et la fabrication de biocarburants de deuxième génération sera valorisée par un coefficient.

Si les associations écologistes réagissent plutôt positivement à cette annonce, bien que jugeant les objectifs trop peu ambitieux, les producteurs dénoncent ce changement de cap. La Filière française du bioéthanol, un lobby regroupant des entreprises agricoles et industrielles du secteur, dénonce les risques pour l’emploi, puisque 5.000 postes seraient menacés directement ou indirectement. Elle estime également que « sans les biocarburants de première génération, l’UE est dans l’incapacité d’atteindre les objectifs du Paquet énergie climat ».