(Commodesk) La récolte américaine ne dépassera pas 273 millions de tonnes en 2012, selon le département américain de l’Agriculture (USDA), soit un recul de 13% en un an. L’analyste Offre et Demande Agricole (ODA) est encore plus pessimiste puisqu’il table sur seulement 260 millions de tonnes. En trois mois, ce chiffre a été diminué de 100 millions de tonnes du fait de la persistance de la sécheresse outre-Atlantique.

L’offre américaine serait de 285 millions de tonnes, selon ODA, en comptant les 25 millions de tonnes de stocks, un niveau particulièrement faible. Cette quantité disponible correspond aux besoins nationaux pour une saison. Pour maintenir ses stocks et éviter une pénurie, le pays devra diminuer sa consommation ou ses livraisons de 15 millions de tonnes.

Plusieurs choix s’offrent aux Etats-Unis

Depuis le début de l’été, les associations de producteurs agricoles exigent la suppression ou la suspension du Renewable Fuel Standard (RFS), les objectifs fédéraux de production d’éthanol. En limitant la part de maïs destiné à cette industrie, de grandes quantités seraient libérés pour les autres besoins, ce qui aurait pour conséquence une baisse des cours. Mais pour le moment, les autorités n’ont pas pris de décisions en ce sens.

Concernant la nourriture animale, le maïs peut être remplacé par du blé. Le problème est que le spread blé-maïs (la différence de prix entre les deux céréales) était de 1,33 dollar le boisseau sur le Chicago Board of Trade (CBoT) le jeudi 20 septembre à la clôture. Les éleveurs ne sont donc pas en mesure de substituer de grandes quantités.

Limiter les exportations nécessiterait aux marchés mondiaux de trouver d’autres sources d’approvisionnement. D’après ODA, pour la campagne 2012, les 15 millions de tonnes pourraient être fournies par le Brésil (six millions), l’Inde (cinq), l’Union européenne (deux), et les deux millions de tonnes restantes seraient remplacées par du sorgho. Cela pose tout de même le problème de la qualité, celle-ci étant inégale selon les régions de production.

Les régions qui connaissent des récoltes satisfaisantes devraient être très demandées sur les marchés, puisqu’en plus des Etats-Unis, d’autres pays, à l’image de la Russie et de l’Australie, produiront moins que les années précédentes.