KIEV, 7 juin (Reuters) - Le Parlement ukrainien a adopté jeudi une loi établissant la création d'une haute cour chargée de juger les affaires de corruption, une initiative destinée à obtenir davantage d'aide de la part des Occidentaux.

Mais une heure plus tard, les élus ont aussi voté le limogeage du ministre des Finances Oleksandr Daniliouk, dont la volonté de réformer l'économie du pays était saluée par les investisseurs étrangers, en raison de désaccords avec le Premier ministre Volodimir Groisman.

Le Fonds monétaire international (FMI), qui apporte à l'Ukraine une aide de 17,5 milliards de dollars (14,8 milliards d'euros) en échange de réformes, a réagi avec prudence, attendant de voir si cette législation garantirait l'existence d'un tribunal anti-corruption indépendant.

Le porte-parole du FMI Gerry Rice s'est dit également préoccupé par le départ de Daniliouk.

La nouvelle loi est censée protéger les décisions du tribunal des pressions politiques et des pots-de-vin. Des experts internationaux reconnus devront participer à la sélection des magistrats.

L'Ukraine, où se tiendront l'an prochain des élections présidentielle et législatives, doit rembourser 15 milliards de dollars de dette d'ici 2020.

L'économie se remet lentement d'une grave récession qui a suivi l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014 et la guerre séparatiste dans le Donbass. Selon le FMI, la corruption coûte au pays deux points de pourcentage de croissance chaque année. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)