VARNA, Bulgarie - Emmanuel Macron a consolidé l'offensive française pour durcir les règles du travail détaché lors d'une tournée de trois jours en Europe centrale et orientale, et attaqué sans détour le gouvernement polonais, farouchement opposé à cette révision.

Interrogé sur l'hostilité de Varsovie, le président français a estimé que la Pologne "décide aujourd'hui de se mettre en marge de l'histoire, du présent et du futur de l'Europe". "La Pologne n'est en rien ce qui définit le cap de l'Europe d'aujourd'hui, a fortiori de l'Europe de demain", a-t-il ajouté, jugeant que "le peuple polonais mérite mieux que cela".

Les attaques d'Emmanuel Macron, qui s'exprimait au côté du président bulgare, Roumen Radev, à Varna, dernière étape de sa tournée, ont été fraîchement accueillies en Pologne. "Peut-être ses propos arrogants sont-ils dus à son manque d'expérience", a répliqué la Première ministre, Beata Szydlo, ajoutant qu'il "ne décidera pas de l'avenir de l'Europe".

Après l'accueil favorable des Premiers ministres tchèque et slovaque à ses demandes sur la directive des travailleurs détachés et une réponse roumaine plus prudente, Emmanuel Macron s'est dit optimiste quant à la conclusion d'un accord proche de ses positions.

La révision de la directive sera au menu des discussions programmée lundi après-midi à l'Elysée avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le président du Conseil italien, Paolo Gentiloni, et le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy.

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PARIS - La tension monte entre Emmanuel Macron et les syndicats à quelques jours de la présentation de la réforme du droit du travail, la CGT l'accusant de prendre les Français pour des "imbéciles", tandis que la CFDT s'alarme d'une possible dérive.

Les propos tenus hier par le président de la République lors d'un déplacement en Roumanie - "la France n'est pas un pays réformable" - ont irrité des dirigeants syndicaux.

"Ce n'est pas la première fois que M. Macron pense que les Français sont des imbéciles. Et il le dit", a déclaré ce matin le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "Ça veut dire que les Français, quand on leur propose une réforme, ils sont trop bêtes pour comprendre", a-t-il ajouté sur RMC.

Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, a dit sur franceinfo "ne pas comprendre" le jugement du président, alors que les réformes du droit du travail s'enchaînent depuis des années.

Les points clés de la réforme étaient toujours en suspens ce vendredi, provoquant l'inquiétudes des syndicats. "On a le sentiment que ce n'est pas une vraie concertation, parce qu'il n'y pas d'éléments sur lesquels on peut influer", a dit à Reuters Gilles Lecuelle, secrétaire national de la CFE-CGC, après une rencontre au ministère du Travail. "C'est le sentiment qu'on a depuis le départ, que les dés sont pipés."

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MARSEILLE - Plus de 3.000 personnes sont attendues jusqu'à dimanche à Marseille aux premières universités d'été de la France insoumise, une démonstration de force sur la terre d'élection de Jean-Luc Mélenchon qui se veut aussi un prélude au rassemblement populaire du 23 septembre.

A droite, Alain Juppé réunit ses proches ce week-end à Bordeaux pour faire vivre sa ligne modérée dans la perspective de la bataille pour la présidence des Républicains (LR), afin de "défendre une certaine conception de la droite", explique-t-il dans une interview publiée ce matin dans Sud-Ouest.

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KABOUL - Un attentat suicide a fait au moins 13 morts à l'entrée d'une mosquée chiite de Kaboul, où d'autre assaillants ont ensuite pénétré alors que les fidèles étaient rassemblés pour la grande prière hebdomadaire du vendredi, a-t-on appris auprès des autorités afghanes.

L'attaque a été revendiquée par l'organisation Etat islamique (EI), via l'agence Amak, organe de propagande du groupe sunnite fondamentaliste.

On compte également une centaine de blessés.

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ERBIL, Irak - Les forces irakiennes ont atteint aujourd'hui le coeur historique de Tal Afar et le quartier de la citadelle ottomane en enfonçant les défenses de l'Etat islamique, annonce l'état-major de l'armée irakienne.

Au sixième jour de leur offensive, les unités d'élite de l'armée se sont également emparées des quartiers de Nida' et de Taliaa, dans le nord de la ville.

Tal Afar se situe entre la frontière syrienne et Mossoul, la métropole du nord de l'Irak, reprise en juillet aux djihadistes après une contre-offensive de neuf mois.

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RANGOUN - Cinquante-neuf assaillants et 12 membres des forces de l'ordre birmanes ont été tués aujourd'hui dans l'attaque simultanée de 30 commissariats de police et d'une base militaire de l'Etat de Rakhine par des rebelle musulmans, rapportent l'armée et le gouvernement.

Les attaques ont été revendiquées par l'Armée du Salut des Rohingyas de l'Arakan (ASRA), qui avait déjà mené des opérations similaires en octobre. Neuf policiers avaient été tués et l'armée avait violemment riposté, ce qui lui a valu des accusations d'exécutions sommaires, de viols et d'incendies volontaires.

L'opération a entraîné la fuite de 87.000 Rohingyas au Bangladesh. Les Nations unies ont estimé que les forces de l'ordre birmanes s'étaient sans doute rendu coupables de crimes contre l'humanité.

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BANGKOK - La Cour suprême de Thaïlande a émis un mandat d'arrêt contre l'ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra, renversée par un coup d'Etat miliaire en 2014, qui serait en fuite.

Yingluck est poursuivie par la justice de son pays pour négligence dans un plan de soutien destiné aux agriculteurs producteurs de riz qui s'était soldé par des pertes de plusieurs milliards de dollars.

Yingluck, qui risque jusqu'à dix ans de prison pour les faits que lui reproche la junte au pouvoir, n'était pas présente ce matin à l'audience au cours de laquelle devait être prononcé le jugement. L'annonce du verdict a été repoussée.

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SEOUL - Le vice-président de Samsung Electronics, Jay Y. Lee, a été condamné ce matin à cinq ans de prison par un tribunal coréen ans dans l'affaire de trafic d'influence autour de l'ancienne présidente Park Geun-hye, depuis destituée.

L'héritier de l'empire Samsung, à la tête de facto de l'un des plus puissants conglomérats asiatiques, a été arrêté le 17 février et était jugé pour des faits de corruption et de détournement de fonds dans le cadre d'un vaste scandale qui a ébranlé le pays. Les juges avaient requis 12 ans de prison à son encontre.

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LOS ANGELES - Charles Aznavour a finalement obtenu une étoile à son nom sur la célèbre promenade de la célébrité à Hollywood, qui vient couronner une carrière de plus de 70 ans.

Le chanteur français d'origine arménienne, qui est âgé de 93 ans, a vendu plus de 100 millions de disques dans 80 pays. Aux Etats-unis, il a pu être décrit comme l'équivalent français de Frank Sinatra.

Charles Aznavour s'est dit "heureux" lors de la cérémonie qui s'est tenue cette nuit sur le "Walk of Fame".