La Commission indienne de la Concurrence (CCI) s’interroge sur la politique d’achat public de blé.

D’après le service de contrôle des prix des denrées du ministère de l’Agriculture, Food Corp of India est devenu le principal détenteur de blé du pays, et monopoliserait le commerce des céréales.

Au 1er septembre, les entrepôts publics de FCI détenaient 46 millions de tonnes de blé, plus de deux fois le niveau de la réserve stratégique définie par le gouvernement. En englobant le riz et l’orge, l’Inde stocke près de 72 millions de tonnes de céréales, quand 22 suffiraient.

Certains observateurs s’interrogent sur les motivations qui poussent les acheteurs de la FCI à accumuler de telles quantités de céréales. Sur la saison écoulée, jusqu’en juillet, l’organisme a engrangé 38 millions de tonnes de céréales supplémentaires, soit 95% des volumes mis sur le marché par les producteurs.

L’Inde a produit 93 millions de tonnes de blé en 2011-2012 (de juillet à juin).

Du point de vue des autorités de la concurrence, la position dominante de FCI est aussi malsaine que le serait un monopole privé, écrit la presse du Punjab, le grenier à blé de l’Inde. Dans les régions productrices, paradoxalement, FCI revend le blé plus cher que dans les régions consommatrices.

Le gouvernement prévoit de mettre sur le marché 2 millions de tonnes de blé par mois à partir d’octobre pour éviter toute hausse du prix des denrées. Le monopole serait donc constitué dans l’intérêt du public, selon ses défenseurs.

Les pourfendeurs du monopole soulignent que les réserves de blé pourrissent dans les entrepôts de FCI. Sur les quatre ans écoulés, 36.000 tonnes de céréales auraient été perdues, soit 80 millions de rations alimentaires pour les Indiens vivant de l’aide publique.

En juin dernier, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation avait  indiqué que 6,6 millions de tonnes de blé étaient stockées en plein air, faute d’entrepôts suffisants pour les protéger. Les capacités de stockages publiques du pays contiendraient 63,8 millions de tonnes, soit environ la moitié de la production céréalière annuelle.