Le scénario semble plus improbable que celui imaginé par un auteur de science fiction sous psychotropes: le CAC40 affiche +1,2% à 4.530Pts et on se dirige vers une spectaculaire 'clôture au plus haut'.

Même dans leurs rêves les plus fous, les plus 'permabulls' des 'permabulls' n'ont osé imaginer voir Wall Street gagner 0,5% après 2 heures de cotations, tant ils auraient été heureux de voir les indices US en perdre moins de 5%.

Le Dow Jones affiche même +0,6%, contre +0,4% pour le 'S&P', et cela semble tenir du miracle vu les -3,5% affichés lors de l'officialisation de la victoire de Donald Trump (et le VIX dévisse de -16%, sous les 15,75).

Qu'est-ce qu'affirme un vieux dicton boursier ? ... que le consensus a souvent tort ?

Voir le CAC40 s'envoler de plus de 50Pts contre -135Pts% à l'ouverture (test des 4.345) semble le confirmer: le consensus s'est vraiment trompé.

Sauf qu'en la circonstance, on se demande ce que le 'marché' (qui se résume semblerait-il à un seul acheteur + des vendeurs de la 1ère heure désormais en panique) achète.

La victoire de Donald Trump n'était-elle pas présentée comme le cauchemar de Wall Street ?
Trump président, cela allait faire passer les -5% du 'Brexit' pour une simple péripétie !

Son programme économique est jugé au mieux ridicule, au pire dénoncé sans relâche comme une catastrophe pour les USA et ses partenaires.

Et voilà qu'il séduirait soudain les investisseurs ?

Et s'il ne l'applique pas, que fera t'il à la place, en dehors de trahir ses promesses de campagne et se moquer de ses propres électeurs ?

Alors de nouveau, posons nous la question: qu'est-ce que le marché 'paye' ?

Et si le marché ne 'paye' rien, alors qui achète, et avec quel argent ?

Une surprise et un séisme politique 'énormissime' est en train de se transformer en un rallye haussier: l'incertitude absolue à tous les niveaux, au lieu de constituer un abîme de questionnement, se transforme miraculeusement en tremplin pour lancer le 'rallye de fin d'année' !

Parti de -3% à l'ouverture (c'était déjà mieux que les -5% redoutés), l'Euro-Stoxx50 (+0,1% à 3.025), effectue une remontée fantastique de +85Pts.
Ailleurs en Europe, Londres affiche +0,5% , Francfort +0,3, Zurich +1,5%.
En revanche Milan perd encore -1,3% et Madrid -1,7%.

Des scores bénins alors que la Bourse de Tokyo avait chuté de près de 5,4% ce matin, victime de la crainte de voir le $ basculer sous les 100/Yen.

La Bourse de Paris avait déjà pris en compte dès l'ouverture le 1er discours rassembleur et apaisant du candidat républicain, lequel manifeste l'intention d'unifier un 'grand pays', de renouer avec le 'rêve américain' et d'apaiser les 'blessures de la division' et de 'travailler avec tous les pays' qui veulent commercer avec les USA.

Donald Trump ressort grand vainqueur de l'élection présidentielle américaine et met une fois de plus en lumière -comme au lendemain du Brexit- la partialité des instituts de sondage, et plus encore de ceux qui les diffusaient... uniquement si Hillary Clinton était donnée gagnante.

La collusion des medias avec l'establishment et Wall Street pourrait constituer une des principales causes de la défaite de celle qui était plébiscité par les '1%'... et qui a même oublié de rendre visite à ses supporters dans le Wisconsin, un état réputé si indéfectiblement démocrate qu'Hillary n'y a même pas mis les pieds tout au long de sa campagne.

D'après les derniers chiffres publiés par AP, Donald Trump aurait remporté plus de 285 grands électeurs, un chiffre largement supérieur au seuil de 270 censé lui ouvrir les portes de la Maison Blanche: c'était exactement le score anticipé... mais pour sa rivale démocrate, qui l'avait appelé des 7H30 afin de le féliciter pour sa victoire sans ambiguïté.

Au-delà de ce discours a priori rassurant, les investisseurs se disent également que l'élection de Trump limite fortement les chances d'une hausse des taux de la Fed en décembre, l'autorité centrale ayant à coeur de ne pas trop déstabiliser l'économie américaine après cette victoire surprise.

D'après le consensus, la probabilité d'un resserrement monétaire le mois prochain est désormais estimée à moins de 50%, contre plus de 80% avant le scrutin.

Dans les faits, le mouvement d'aversion pour le risque constaté ce matin se réduit surtout à une progression de 1% de l'once d'or au-delà de 1.285 et la grosse surprise du jour, c'est la rechute de l'euro face au dollar de 1,130 (au plus fort de la correction en fin de nuit) vers 1,0940, soit une glissade de -0,7%.

Le titre Sanofi grimpe de +5,4% et a servi de précurseur haussier au secteur pharmaceutique US qui doit plutôt se réjouir de la défaite d'Hillary Clinton.
Après une chute initiale de -6%, Vallourec a inversé la vapeur et s'envole de +9% (+15% en ligne droite, malgré des résultats déficitaires... mais 'moins que prévu' ?).
Le CAC40 est également dopé par AXA avec +4%, Saint Gobain et Lafarge (+3,5%) alors que Donald Trump a promis d'énormes dépenses d'infrastructures et un boom du BTP (très créateur d'emplois).

Les bancaires semble se réjouir de l'envol des taux longs aux Etats Unis, avec un T-Bond qui flirte avec les 2% (1,98% contre 1,87% la veille et 1,79% ce matin): Sté Génrale grimpe de +3,6%, Crédit Agricole de +3,1%.

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