La bourse de Paris s'alourdit à 1H de la clôture: le CAC avait réduit sa perte de près de -3,7% en fin de matinée à un peu moins de 2% à l'heure du déjeuner... mais Wall Street perd peu à peu du terrain, après une ouverture proche de l'équilibre.

Le plongeon initial avait été inspiré par les communiqués alarmistes de la Maison Blanche (une invasion russe est 'imminente', tous les américains doivent quitter l' Ukraine), mais le chef de la diplomatie russe, Sergeï Lavrov est venu faire retomber la tension en affirmant que la voie diplomatique est privilégiée et qu'il y a toujours une chance d'aboutir à un accord.
Mais un officiel britannique a surenchéri en affirmant que l'invasion de l'Ukraine aurait lieu d'ici mercredi... et les places européennes ont rechute de -0,5%.

Malgré sa rechute vers 6.825, le CAC40 se maintient ainsi au-dessus de la MM200 (dont la cassure constituerait un signal baissier majeur).
L'Euro-Stoxx50 qui lâchait jusqu'à -3,6% perd encore -2,5%, le DAX (-2,3%) se maintient à plus de 15.000Pts (15.030).
A Wall Street, des baisses de plus de 1% étaient anticipées ce matin: les indices US lâchent 0,5% en moyenne. Le S&P500 qui a rouvert quasiment à l'équilibre (vers 4.412) perd 0,5%, et le Dow Jones perd -0,9%.

Mais l'autre motif de nervosité, c'est la tenue d'une réunion 'extraordinaire' de la Réserve fédérale ce lundi qui place les investisseurs sur le qui-vive.

L'annonce d'une accélération plus vive que prévu de l'inflation aux Etats-Unis la semaine dernière a renforcé les pressions qui s'exercent sur la Fed en faveur d'un durcissement imminent de sa politique monétaire.
James Bullard (patron de la FED de St Louis) s'était prononcé pour des hausses de taux 'hors calendrier FOMC' et il réitère cette solution ce lundi, affirmant que les niveaux d'inflation actuels justifient de porter les taux jusqu'à 1% d'ici juillet (soit 3 hausses de taux en 5 mois).

Les marchés s'attendaient à ce que la banque centrale américaine annonce le mois prochain son premier relèvement de taux depuis le début de la crise sanitaire... mais cela pourrait survenir avec 1 mois d'avance (prochaine réunion officielle du FOMC, prévue les 15 et 16 mars).
Les marchés obligataires ne semblent pas trop y croire puisque le rendement du '10 ans' US se détend de 2,02% (vendredi à 15H) vers 1,996%.
Nos OAT et les Bunds effacent 3Pts de base à 0,7330% et 0,2520% respectivement.
L'embellie sur le front géopolitique entraîne également la consolidation de -1,5% du 'Brent', retombé de 95,5$ vers 93,6$, le 'WTI' retombe vers 92,6$.

Côté 'macro', les investisseurs scruteront avec attention, mercredi, les chiffres des ventes au détail aux Etats-Unis, qui ne devraient pas manquer d'alimenter les discussions sur les conséquences de l'inflation.

Les intervenants de marché veulent savoir si le rythme soutenu de l'inflation affecte la consommation des ménages américains, ce qui augmenterait les chances que la Fed se décide à une action rapide.

Après un mois de décembre morose, les analystes s'attendent toutefois à un rebond des ventes de détail en janvier, sous l'effet des moindres contraintes d'approvisionnement qui s'exercent sur le secteur automobile.

Si le rythme des publications ralentit, la saison des résultats va par ailleurs se poursuivre au cours des jours qui viennent avec les résultats de nombreux poids-lourds de la cote, avec les comptes de Cisco, Walmart, Nestlé, Airbus ou encore Hermès.

Dans l'actualité des sociétés françaises, les valeurs bancaires souffrent de lourds dégagements (Sté Générale -6,6%, BNP-Paribas -5,2%, Crédit Agricole -4%) alors que les taux amorcent une décrue.
L'aéroport de Londres Gatwick, filiale de Vinci Airports à 50,01%, a annoncé la reprise des opérations du terminal sud à compter du dimanche 27 mars. Celui-ci était fermé depuis près de deux ans, en raison de la situation exceptionnelle ayant affecté le transport aérien.

SES a annoncé lundi la création d'une co-entreprise avec le géant indien du numérique Jio Platforms prévoyant la distribution de services de haut débit par satellite à des tarifs 'abordables'.

Enfin, Eutelsat fait part du renouvellement de son contrat de capacités signé en 2019 avec Marlink, un spécialiste des communications par satellite pour la marine marchande et les navires de croisière.


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