Les marchés sont de nouveau au bord de la capitulation: le CAC40 en repli d'environ -6% vers 3.755... mais la chute se poursuit en transaction électroniques avec une perte de -2,5% supplémentaires, vers 3.650Pts.
A Paris, la chute du volume d'échanges est spectaculaire puisqu'il s'était traité moins de 3MdsE à 17H29, ce volume ayant quasi doublé à 17H35 (5,5MdsE) avec le solde des opérations d'arbitrage 'cash/futures'.

En Europe, l'E-Stoxx50 dévisse de -5,7% à 2.385, Francfort perdant -5%.

Les coupe circuits ont été activés à New York lorsque le S&P500 a atteint les -7% mais cela ne suffit pas, l'indice large perd -9%: le Dow Jones (-10%) s'enfonce sous le seuil psychologique des 20.000 (jusque vers 19.200), ce qui entérine une perte de très exactement 35% en 1 mois, du jamais vu depuis 1929.
L'un des principaux témoins du stress global (planétaire), le Dollar retrouve son statut de valeur refuge avec une envolée de +1,8% vers 1,082 face à l'Euro.

Steven Mnuchin vient pourtant d'affirmer que des moyens illimités seront déployés pour soutenir les entreprises et l'emploi, tandis que la FED dispose de moyens d'intervention tout aussi illimités sur les marchés : elle peut acheter des instruments obligataires, des dettes 'corporate' en détresse pour regonfler son bilan sans aucune restriction.

Les vendeurs testent donc la détermination de la FED et mettent en doute que cette détermination est totale. Les heures à venir nous diront s'ils ont eu raison.

L'un de motifs de ce sell-off, c'est la suspension des ventes à découvert qui limite grandement les possibilités d'arbitrages: il n'y a plus que le choix entre vendre les positions et ramener le solde à zéro, ou conserver et prendre le risque d'une poursuite du krach... si les banques centrales échouent.

Nouvelle grosse frayeur sur le compartiment obligataire, avec une forte tension des taux moyen et long terme (nos OAT affichant jusqu'à 0,50% de rendement contre -0,40% mercredi dernier, soit +90Pts, et ce n'est rien en regard des +210Pts sur les BTP italiens au cours du même intervalle).

Heureusement, cela semble se calme un peu sur les OAT dont le rendement est retombé sous les 0,3%, celui des BTP italiens retombe spectaculairement de 3,01% vers 2,25% (soit -75Pts en une demi-journée, avec à la clé un reflux sous les niveaux de la veille au soir).
Le stress est très élevé sur le marché des dettes 'corporate' résulte de l'absence de contrepartie, notamment des banques qui ne jouent plus leur rôle de 'teneur de marché' (elles achètent à cours de braderie le temps de retrouver des investisseurs près à payer un prix cohérent).

La débâcle continue égalemente pour le pétrole avec un 'WTI' qui dévisse de -15% vers 23$, au plus bas depuis 10 ans: cela sent également la capitulation de tous les spéculateurs pris à contrepied par la 'guerre des prix' à laquelle l'Arabie ne souhaite pas renoncer... malgré quelques 'coups de pression' de la part des Etats Unis mais qui semblent encore insuffisants.

'Pour valider un éventuel retournement de tendance durable, l'indice parisien doit rapidement revenir au-dessus des 4.100 points et tenir la zone supérieure des 4.250 points durant plusieurs séances pour passer d'un rebond technique à un mouvement de redressement plus pérenne. Un scénario de reprise qui reste également soumis à une baisse de la volatilité à très court terme. Ce matin, l'incertitude persiste à tous les niveaux', constatent les équipes de Kiplink.

Le président américain Donald Trump a assuré, pour sa part, que 850 milliards de dollars allaient consacrés au soutien de l'économie, des sommes égales ou supérieures à 1.000$ vont être directement versés sur le compte des citoyens américains en état de nécessité.

Du côté des données statistiques, s'agissant des États-Unis, les mises en chantier de logements ont diminué de 1,5% en données corrigées des variations saisonnières (CVS) le mois dernier aux États-Unis, à 1.599.000 en rythme annualisé selon le Département du Commerce, là où le consensus en attendait 1.500.000.

Le nombre de permis de construire, censé préfigurer les mises en chantier futures, a pour sa part reculé de 5,5%, s'établissant à 1.464.000, alors que les économistes anticipaient en moyenne aussi un nombre de l'ordre de 1.500.000.

Dans l'actualité des valeurs, les 'pétrolières' et le secteur aérien vivent une nouvelle séance cauchemar (Airbus -22%, Safran -23%, Thalès -11,3%) alors que Boeing à New York perd -26% et ne vaut plus qu'à peine 93$ (contre 350$ il y a 1 an) alors que la direction estime avoir besoin de 60Mds$ de ligne de crédit pour survivre.

Les valeurs défensives comme Essilor (+3,3%) et Danone (+2,9%) retrouvent des supporters. En revanche, EDF affichait jusqu'à -15%, Eiffage -16% et Elis -20%, CNP Assurances -21,9%.

L'Oréal (+0,8%) indique que le début de l'année 2020 est marqué par le contexte du Coronavirus (COVID-19) qui impacte le marché de la Beauté dans plusieurs zones géographiques et au Travel Retail pour une durée qu'il est à ce stade encore difficile d'apprécier, mais reste confiant pour l'exercice.

Le titre Capemini est stable ce mercredi, alors que l'analyste Credit Suisse annonce revoir à la baisse son objectif de cours sur celui-ci, tout en restant à 'Surperformance' sur la valeur, voyant en elle 'une opportunité d'investissement'.

Compte tenu de l'évolution de l'épidémie de Covid-19, Elior Group déclare ne pas être en mesure de déterminer avec précision l'impact net sur ses objectifs pour l'exercice 2019-20, mais revendique, à fin février 2020 une liquidité de l'ordre de 800 millions d'euros.


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