La bourse de Paris ne terminera pas la semaine ni le mois d'octobre au plus haut : ce sera même une semaine pour rien avec un gain provisoire d'à peine +0,3%.
Après un recul de 0,3% lundi, suivi d'un gain de 0,8% le lendemain, d'une perte de 0,2% mercredi puis d'une hausse de 0,7% hier, l'indice parisien recule de -0,4% autour des 6.777 points... il ne faudrait terminer sous 6.733 car alors la semaine serait perdante.
Et une rechute de -1% pourrait amplement se justifier par la forte tension des taux qui surgit en Europe ce 29/10 (+9 à 10Pts de base sur nos OAT, +20 sur les BTP italiens).
Après les résultats décevant d'Amazon et Apple, le S&P500 et le Nasdaq ouvrent logiquement en repli de -0,4% après leurs records de la veille, le Dow Jones s'en sort mieux avec +0,15% (il se rapproche se son zénith).

L'attention des investisseurs a été captée par plusieurs statistiques clés qui devraient permettre d'éclairer les opérateurs quant à la situation économique du vieux continent.

Ainsi, on apprenait ce matin qu'au troisième trimestre 2021, le PIB avait augmenté de 2,2% dans la zone euro et de 2,1% dans l'UE, par rapport au trimestre précédent, selon l'estimation rapide préliminaire d'Eurostat.
Au deuxième trimestre, il avait augmenté de 2,1% dans la zone euro et 2,0% dans l'UE.

Dans l'Hexagone, la croissance du produit intérieur brut (PIB) accélère au troisième trimestre 2021, à +3% après +1,3% au trimestre précédent, ramenant ainsi le PIB quasiment à son niveau d'avant-crise (-0,1% par rapport au dernier trimestre 2019)... mais si la croissance n'avait pas connu d'interruption, elle se situerait 2% au-delà des niveaux actuels.

La demande intérieure finale (hors stocks) contribue positivement à l'évolution du PIB (+3,3 points), porté en particulier par les dépenses de consommation des ménages (+5%) alors que la formation brute de capital fixe (FBCF) est quasiment stable (-0,1%).

Les exportations accélérant (+2,3%) tandis que les importations sont quasi stables (-0,1%), la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB est positive pour +0,6 point, alors que celle des variations de stocks est négative (-0,9 point).

Par ailleurs, selon l'estimation provisoire réalisée en fin de mois de l'Insee, les prix à la consommation en France augmenteraient de 2,6% en octobre 2021 en rythme annuel, en accélération donc après +2,2% le mois précédent.

Cette hausse de l'inflation résulterait d'une accélération des prix des services et de l'énergie. Les prix du tabac progresseraient, sur un an, au même rythme que le mois précédent. Les prix de l'alimentation et des produits manufacturés ralentiraient.

Les opérateurs ont aussi pu découvrir ce matin que la croissance allemande avait légèrement ralenti au troisième trimestre, après une croissance de 1,9% au 2e trimestre, le PIB a progressé de 1,8% entre juillet et septembre, selon les chiffres préliminaires publiés aujourd'hui par l'Office fédéral de la statistique.
Outre-Atlantique, les dépenses de consommation des ménages ont augmenté comme prévu de 0,6% en septembre aux Etats-Unis, d'après le Département du Commerce.
Leurs revenus ont en revanche chuté de -1%, alors que les économistes les attendaient presque stables.
En rythme annuel, le taux de hausse de l'indice des prix PCE s'est accru de 0,2 point à +4,4% en septembre (conforme aux attentes, mais s'est maintenu à +3,6% hors énergie et alimentation (contre +3,7% attendu).

La synthèse de tous ces indicateurs semble déboucher sur une forte hausse des taux en Europe : +9Pts sur nos OAT à 0,287%, +8Pts sur les Bunds à -0,0710%, +11Pts sur les Bonos à 0,611% et un stupéfiant +18Pts sur les BTP italiens à 1,165% (après un +20Pts il y a quelques minutes).

Outre-Atlantique, les T-Bonds demeurent beaucoup plus sages avec +3,3Pts à 1,611%.
Face à cette tension des taux sans précédent sur 24H depuis avril dernier, l'once d'or recule logiquement de -1%, vers 1.778$/Oz.

Dans l'actualité des valeurs françaises, BNP Paribas publie un résultat net part du groupe en hausse de 32,2% à 2,5 milliards d'euros au titre du troisième trimestre 2021, grâce à une forte diminution du coût du risque et à une croissance de 6,4% du résultat brut d'exploitation à 3,99 milliards.

Safran publie un chiffre d'affaires de 3,73 milliards d'euros au titre du 3e trimestre, porté par une croissance organique de 11,6% supérieure au consensus (10,2% de croissance organique). Selon la société, cette progression a été portée par la reprise des services dans l'ensemble de ses activités et conforte les prévisions du 4e trimestre.

Sopra Steria dévoile un chiffre d'affaires de 1,12 milliard d'euros au titre du troisième trimestre 2021, en croissance totale de 13%. À taux de change et périmètre constants, le chiffre d'affaires du groupe de services informatiques a progressé de 8,9%.

Enfin, EssilorLuxottica dévoile un chiffre d'affaires de 5,46 milliards d'euros au troisième trimestre et à 15,92 milliards sur les neuf premiers mois de 2021, respectivement en hausse de 9,3% et de 6,2% à taux de change constants par rapport aux mêmes périodes de 2019.

Le géant franco-italien de l'optique revoit à la hausse ses prévisions pour 2021, visant désormais une croissance de 5 à 9% du chiffre d'affaires par rapport à 2019 à taux de change constants (et non plus de 'environ 5%').

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