L'optimisme ambiant du début de l'été a rapidement disparu au mois d'août, tandis que les données sur la santé de l'économie chinoise ont clairement suscité des inquiétudes. Parallèlement, les résultats des sociétés pour le second trimestre 2023 ont globalement dépassé les attentes mais ont été accueillis dans l'ensemble sans réel enthousiasme, suscitant quelques prises de bénéfices, après la hausse enregistrée depuis le début de l’année.

Les récentes données macroéconomiques dévoilées de part et d’autre de l’Atlantique ont, en effet, dégradé l’appétit pour le risque des opérateurs.
En Chine, les exportations chinoises reculent de 14.5% en juillet sur un an et les importations chutent de 12.4%, bien en deçà des anticipations des économistes et illustrant un commerce international peu vigoureux ainsi que la faiblesse de la demande intérieure. Le chômage repart par ailleurs à la hausse et les nouvelles difficultés du secteur immobilier constituent une ombre supplémentaire à un tableau déjà très noir. Pékin reste par ailleurs assez fébrile pour soutenir l’économie et les récentes baisses des taux directeurs ne semblent pas suffire à rassurer.

Outre Atlantique, l’économie semble particulièrement résiliente, ce qui pousse les rendements obligataires à la hausse, tandis que les opérateurs s’attendent à une poursuite des resserrements monétaires de la Fed (malgré une pause toujours à l’ordre du jour en septembre à plus de 86%). Le marché du travail demeure vigoureux, limitant les craintes de récession, la croissance et la consommation tiennent toujours bon mais la production souffre. Les taux à 10 ans flirtent ainsi sur des plus hauts depuis octobre dernier, témoignant a minima du maintien des taux élevés plus longtemps que ce que pense le marché action.
La récente dégradation d’un cran de la notation crédit des Etats-Unis à « AA+ » par Fitch constitue un autre élément négatif pour les marchés.

Concernant les résultats pour le second trimestre, ils ont globalement dépassé les attentes, pour près de 84% des sociétés du S&P500. Les bénéfices ressortent en moyenne en baisse de 5.2% (selon le consensus Factset), contre une baisse de plus de 7% anticipée fin juin. Ces résultats n’ont néanmoins pas suscité d’enthousiasme, engendrant pour la plupart des prises de bénéfices malgré des perspectives généralement inchangées pour le T3. 
En Europe, les résultats reculent en moyenne de 4% mais les perspectives n’ont que peu évolué aussi et ce repli est en grande partie lié aux valeurs de l’énergie.

L’élément le plus incertain demeure la trajectoire de l’inflation, qui fait preuve de résilience. Elle a atteint 3% en juin aux Etats-Unis et devrait passer à 3.3% en juillet, ce qui marquerait une inflexion haussière après plusieurs mois de décrue, compte tenu d’une base de comparaison plus défavorable, le pic ayant été atteint en juin 2022 (9.1%). En zone euro, l’inflation a atteint 5.5% sur un an en juin grâce au tassement des prix de l’énergie mais elle devrait aussi rester élevée dans les mois à venir, bien au-delà de l’objectif des 2% fixé par la BCE.
Les prochaines données macroéconomiques et notamment la réunion de Jackson Hole devraient être suivies avec attention. En attendant, la prudence reste de rigueur sur les marchés.

D'un point de vue graphique, la configuration du CAC40 demeure inchangée depuis de nombreux mois. L’indice parisien oscille depuis le début de l'année au sein du range 6885/7577 points, alternant successivement les deux bornes. Sur un horizon de temps plus court, la zone d’indécision se resserre et il faudra suivre de près la sortie des 7082/7500 points pour renouer avec une dynamique affirmée. La zone des 7260/7300 points fera désormais office de pivot. Malgré la fin de la période estivale, la volatilité devrait perdurer en l'absence de plus de visibilité.