Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes ont ouvert en nette baisse mercredi, déçues par la croissance chinoise au plus bas depuis trois décennies, hors période de Covid, et refroidies par les commentaires de banquiers centraux sur les baisses des taux qui pourraient être plus tardives qu'espéré.

En Europe, vers 08H20 GMT, Paris cédait 1,10%, Francfort 0,93%, Londres 1,36% et Milan 0,84%.

En Asie, la Bourse de Hong Kong chutait de près de 4% après la publication des chiffres de la croissance économique en Chine.

La Chine a connu en 2023 la croissance la plus faible depuis trois décennies hors période de Covid, au moment où une crise dans l'immobilier et les incertitudes fragilisent la reprise pour la deuxième puissance mondiale. Un chômage record des jeunes et le ralentissement mondial grippent également des moteurs traditionnels de la croissance chinoise.

Dans ce contexte, le pays a vu son produit intérieur brut (PIB) croître sur un an de 5,2%. Si ce rythme ferait bien des envieux dans la plupart des grandes économies, il n'en reste pas moins le plus faible pour la Chine depuis 1990 (3,9%), hors période de Covid.

Autre facteur de perturbations sur les marchés, les commentaires des banquiers centraux cette semaine "ont repoussé les attentes quant aux baisses des taux directeurs" des banques centrales européenne et américaine, souligne Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

"Avec une activité économique et un marché du travail en bonne santé, et une inflation qui descend progressivement à 2%, je ne vois aucune raison d'agir aussi vite ou de réduire aussi rapidement que par le passé", a déclaré Christopher Waller, gouverneur de la Fed, tandis que la semaine dernière le marché s'attendait majoritairement à une baisse des taux de la Fed dès mars.

"Alors que la Réserve fédérale doit se réunir dans deux semaines, on espérait que le gouverneur de la Fed évoque l'idée d'une baisse des taux d'intérêt aux États-Unis", mais il a "repoussé les prévisions du marché qui tablait sur six baisses de taux en 2024, indiquant plutôt trois baisses", détaille Michael Hewson.

"M. Waller s'est exprimé hier depuis les États-Unis, mais de nombreux homologues prennent la parole depuis la Forum économique mondial de Davos cette semaine pour tenter de ramener le marché à la raison", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde a quant à elle déclaré lors d'un entretien à Bloomberg à Davos qu'il est probable que l'institution monétaire procède à une baisse de ses taux directeurs durant l'été, rappelant toutefois la "dépendance aux données" macroéconomiques qui seront publiées et qu'un "niveau d'incertitude" persiste à ce stade.

Sur le marché obligataire, les rendements sur les bons du Trésor à dix ans évoluaient à 4,06% vers 08H15 GMT, restant au-dessus de la barre des 4% dépassée la veille. L'emprunt de l'Etat allemand à échéance dix ans s'établissait à 2,29%, contre 2,26% en clôture mardi.

Sur le marché des changes, l'euro était stable (+0,03%) face au dollar, à 1,0879 dollar pour un euro vers 08H15 GMT. La livre gagnait 0,28% à 1,2672 dollar pour une livre.

Renault renoue avec la croissance

Après quatre ans de baisse, les ventes du groupe automobile Renault (-1,61% à Paris) ont enregistré une hausse de 9% en 2023, avec 2,235 millions de véhicules vendus dans le monde.

BP a un nouveau DG

Le géant britannique du pétrole et du gaz BP (-0,52% à Londres) a confirmé mercredi Murray Auchincloss comme nouveau directeur général permanent, en remplacement de Bernard Looney qui avait quitté le groupe brusquement en septembre, selon un communiqué.

Le pétrole en baisse

Pour le pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, baissait de 1,11% à 77,42 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, cédait 1,26% à 71,49 dollars.

Le bitcoin lâchait 1,84% à 42'637 dollars.

afp/jh