Paris (awp/afp) - Les marchés mondiaux évoluaient avec précaution jeudi, en amont de la réunion de la Banque centrale européenne et avant un week-end prolongé.

En Europe vers 07H30 GMT, Francfort prenait 0,24%, Milan 0,44% et Paris 0,60%, soutenue par le secteur du luxe après les résultats positifs d'Hermès. Londres cédait de son côté 0,27%. Toutes quatre seront fermées vendredi et lundi pour Pâques.

Les places asiatiques ont marché dans les pas de Wall Street. Tokyo et Shanghai ont chacun pris 1,22% et Hong Kong gagnait 0,57% vers 09h30. Le SMI prenait 0,46% (à 9h52)

Le secteur technologique a tiré Wall Street mercredi, qui a terminé nettement dans le vert, malgré des chiffres très élevés sur les hausses de prix.

Après les banques centrales de Corée du Sud, de Nouvelle Zélande et du Canada, qui ont relevé leurs taux directeurs, c'est au tour de la Banque centrale européenne (BCE) de se réunir ce jeudi et décider, ou non, de réduire encore plus rapidement son soutien monétaire aux marchés.

L'inflation était déjà a un niveau très élevé en fin d'année 2021 et le conflit en Ukraine pousse les prix encore plus haut : +7,5% dans la zone euro et 8,5% aux États-Unis en mars.

L'institution de Francfort est sous pression et de plus en plus de voix s'élèvent pour pousser la BCE à augmenter ses taux directeurs, toujours historiquement bas, mais les observateurs ne tablent sur aucune "décision majeure".

Pour Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote, "la BCE ne peut pas attendre le dernier trimestre pour relever les taux, elle doit le faire au plus tard à la fin de l'été", sans quoi "le resserrement de la politique monétaire des autres grandes banques centrales fera chuter la valeur de l'euro, ce qui ajoutera une pression supplémentaire sur l'inflation".

Mais rien n'est simple pour la BCE, car l'horizon économique s'est considérablement assombri avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et de nombreux pays de la zone euro pourraient connaître un recul du PIB au cours des prochains trimestres.

La BCE est jusqu'à présent la plus attentiste des grandes banques centrales, et sa politique contraste avec celle de la Réserve fédérale américaine, résolue à relever promptement ses taux directeurs plusieurs fois cette année.

L'un des gouverneurs de la Fed Christopher Waller, a dit mercredi privilégier une hausse des taux directeurs de l'institution d'un demi-point de pourcentage lors de la prochaine réunion afin de se rapprocher le plus vite possible de 2% ou 2,50%. D'autres membres se sont exprimés en faveur d'un tour de vis encore plus agressif, malgré des conséquences néfastes sur l'activité économique.

Point rassurant pour les marchés, M. Waller a estimé que l'inflation pourrait "être au sommet", anticipant "un ralentissement dans les prochains mois".

Le luxe ne ternit pas

Le groupe de luxe français Hermès a annoncé un chiffre d'affaires de 2,76 milliards d'euros au premier trimestre, ce qui est supérieur aux attentes des analystes et représente une progression de 33% sur un an, malgré un contexte international "incertain".

Son action montait de 2,12% à Paris, entraînant Kering (+1,03%), LVMH (+0,71%). À Milan, Tod's avançait de 1,63% et à Zurich Richemont prenait 1,69% et Swatch 2%.

Ericsson se prépare à de nouvelles amendes

Ericsson chutait de 6,42% à Stockholm, après avoir juger "probable" de devoir faire de nouveaux paiements à la justice américaine pour pouvoir régler une affaire de corruption en Irak qui plombe le géant suédois de l'équipement télécoms depuis deux mois.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Après de vives hausses mercredi les prix du pétrole refluaient: vers 07H25 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin perdait 1,20% à 107,48 dollars. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai cédait 1,47% à 102,72 dollars.

Sur le marché des changes, l'euro se renforçait avant la réunion de la BCE. La monnaie unique européenne prenait 0,22% à 1,0913 dollar pour un euro, après un plus bas depuis mai 2020 atteint la veille.

Le bitcoin était stable à 41'290 dollars. Le marasme des marchés l'avait fait plonger en séance lundi à un plus bas depuis un mois, à 39'235 dollars.

afp/fr